Congrès Hebdo
Diabète
L'American Diabetic Association (ADA) est impliquée dans deux vastes projets complémentaires de prévention.
Dans le cadre du programme « Make the Link, Diabetes, Heart Disease and Stroke »*, l'ADA s'est jointe à l'ACC afin de sensibiliser le public et les professionnels de santé aux relations étroites qui existent entre diabète, cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux. A leur instigation conjointe, une enquête a été menée entre août et octobre 2001 auprès de diabétiques.
Parallèlement, en partenariat avec le ministère de la Santé, l'ADA a lancé un programme national de prévention globale des facteurs de risque cardio-vasculaire.
Enquête téléphonique
Une société d'études de marché a contacté par téléphone 2 008 diabétiques, avec pour objectif d'apprécier si ces sujets connaissent :
- les complications associées au diabète (cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux) ;
- leur risque individuel vis-à-vis de ces complications ; - les moyens de réduire ce risque.
Cette compagnie a également évalué les échanges entre praticiens et patients diabétiques, et en particulier la façon dont est abordée en consultation l'étroite relation entre diabète et affections cardio-vasculaires.
Les résultats ont fait l'objet d'ajustements pour l'âge, l'ethnie, le sexe, la race, la région, le traitement prescrit et le délai écoulé depuis le diagnostic de diabète ; les calculs, basés sur les données fournies, notamment par les Centers for Disease Control and Prevention, ont été extrapolés aux 10,7 millions d'Américains ayant un diabète connu.
Risque accru de cardiopathies et d'AVC méconnu
Près de 70 % des personnes interrogées ignorent que les affections cardio-vasculaires menaçant le pronostic vital constituent une complication grave du diabète.
Ils ne sont que 17 % à citer les complications cardiaques, 14 % à connaître le risque d'infarctus et 5 %, celui d'AVC. Près d'une personne diabétique sur six interrogées n'a pas pu citer une seule complication grave du diabète.
En revanche, la majorité des diabétiques est bien consciente des complications oculaires, avec, à l'extrême, le développement d'une cécité et du terrible risque d'amputation, mentionnées respectivement par 65 % et 36 % des personnes.
Ignorance du risque individuel
Même si certains diabétiques ont des notions sur le lien existant entre cardiopathie, AVC et diabète, en réalité, 50 % d'entre eux ne perçoivent pas leur propre risque cardio-vasculaire. Près de 60 % des sujets interrogés ne se savent pas qu'ils pourraient développer une HTA, voire une hypercholestérolémie. Cette méconnaissance se retrouve dans les communautés afro-américaine et hispanique, et également, plus curieusement, chez les diabétiques les plus âgés, qui semblent les moins concernés par leur devenir cardio-vasculaire.
Parmi les personnes interrogées, une proportion minimale a pu nommer les modalités qui existent pour diminuer le risque cardio-vasculaire, comme la prise de médicaments en général (18 %), la prise d'hypolipémiants (8 %), l'arrêt du tabac (7 %), la réduction de la pression artérielle (5 %) ou la prise d'aspirine (1 %). 16 % des sujets n'ont pu citer aucun moyen visant à réduire leur risque cardio-vasculaire.
En ce qui concerne les consultations, elles sont au nombre de cinq par an en moyenne chez les diabétiques. Cependant, selon près de la moitié des sujets interrogés, elles sont majoritairement centrées sur le seul contrôle du diabète, les modalités de diminution du cholestérol plasmatique ou de la pression artérielle n'étant jamais abordées. De même, plus d'un tiers affirme que son médecin traitant ne l'a jamais incité à cesser de fumer.
Les efforts d'information vont s'intensifier, en raison du retentissement considérable du diabète : 80 % des décès des diabétiques sont imputables à une cardiopathie ischémique ou à un AVC. Depuis les années soixante-dix, le nombre de décès liés à une cardiopathie ischémique a augmenté de 23 % chez les femmes diabétiques. Comparativement à la population de non-diabétiques, l'existence d'un diabète est associé à un risque de cardiopathie multiplié par 2, le risque de premier AVC est multiplié par 5 et celui de récidive d'AVC est multiplié par 2 à 4.
Les initiatives de prévention s'adapteront davantage aux personnes âgées et aux communautés défavorisées. Elles tiennent en peu de mots : contrôler la glycémie, diminuer la pression artérielle, abaisser le cholestérol plasmatique, cesser de fumer, prendre de l'aspirine et modifier, autant que possible, les habitudes de vie.
D'après la communication du Dr John Buse, American Diabetic Association (Chapel Hill, Caroline du Nord, Etats-Unis).
* Initiative soutenue par les Laboratoires AstraZeneca LP, Bayer, Bristol-Myers Squibb, Eli Lilly, GlaxoSmithKline, Merck&Co et Merck/Schering-Plough, Monarch Pharmaceuticals et Wyeth-Ayerst, Novartis et Pfizer.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature