AGONISTE de la dopamine, le pramipexole* se caractérise par une haute affinité pour les récepteurs D2 et par une affinité encore plus élevée pour les récepteurs D3, ce qui lui conférerait des effets antidépresseurs.
Après avoir été homologué par la FDA aux Etats-Unis, le pramipexole a reçu en 2001 l'approbation de l'Agence européenne du médicament pour le traitement de la maladie de Parkinson à la phase précoce. Dans environ 40 à 50 % des cas, elle s'accompagne d'une dépression qui retentit, selon une étude récente, pour 40 à 50 % dans la variabilité du score de qualité de vie des patients atteints de maladie de Parkinson.
La dépression nécessite une prise en charge thérapeutique adaptée et qui doit faire appel, le plus souvent, à un traitement pharmacologique et à un soutien psychothérapique.
Différentes études suggèrent que le pramipexole, recommandé dans les nouvelles lignes directrices de traitement publiées en 2001 pour le traitement initial des stades précoces de la maladie (2), a un effet antidépresseur chez les parkinsonniens.
Une étude clinique ouverte menée en double aveugle a été conduite en Italie pendant douze semaines pour comparer l'efficacité et la tolérance du pramipexole à celles d'un antidépresseur de référence, chez 67 patients atteints d'une maladie de Parkinson traitée par la lévodopa et souffrant d'une dépression majeure.
Les résultats montrent que le pramipexole et l'antidépresseur améliorent tous les deux les symptômes dépressifs. Une analyse secondaire d'une population en intention de traiter révèle que le pourcentage de patients améliorés (score de Hamilton < 9) est significativement plus élevé avec le pramipexole (60 %) qu'avec l'antidépresseur (27,3 %), tout en étant aussi bien toléré.
« Ces résultats prometteurs suggèrent que les patients souffrant de maladie de Parkinson et dépressifs pourraient avoir un intérêt à recevoir le pramipexole, un agoniste dopaminergique, plutôt qu'un antidépresseur classique », souligne le Pr Werner Poewe (Innsbrück, Autriche).
Le syndrome des jambes sans repos.
Le syndrome des jambes sans repos est une pathologie neurologique liée à un dysfonctionnement du système dopaminergique. La lévodopa, premier agent dopaminergique dont l'efficacité a été évaluée dans ce syndrome, permet d'obtenir une amélioration des symptômes chez la plupart des patients. En revanche, ce médicament présente l'inconvénient de voir son efficacité diminuer progressivement : les symptômes s'aggravent au cours de l'après-midi ou tôt dans la soirée malgré un contrôle vespéral adéquat. Ce phénomène paradoxal d'aggravation se produit chez 50 à 80 % des individus et survient dans les mois qui suivent le début du traitement. Cela explique les nombreuses études d'efficacité menées avec des agonistes dopaminergiques dans cette indication.
En 1999, le Pr J. Montplaisir (Montréal, Canada) publiait une étude (3) dont les résultats permettaient de conclure que le pramipexole était l'agent thérapeutique le plus efficace dans le traitement du syndrome des jambes sans repos.
Depuis, plusieurs essais rétrospectifs ouverts ont été réalisés pour évaluer son efficacité et sa tolérance. Ils ont montré que le pramipexole, administré à la dose de 0,5 à 0,75 mg par jour, est très efficace, bien toléré et que le risque d'aggravation des symptômes au cours de la journée est faible. Par ailleurs, cet agoniste dopaminergique s'est révélé efficace chez la plupart des patients résistant au traitement conventionnel.
Le pramipexole fait aujourd'hui l'objet d'un vaste programme d'évaluation clinique destiné à évaluer son potentiel thérapeutique.
Cannes, 3e symposium international sur la maladie de Parkinson et le syndrome des jambes sans repos organisé par le Laboratoire Boehringer Ingelheim.
* Le pramipexole n'est pas commercialisé en France.
(1) J.-L. Cummings, D.-L. Mastermann, Depression in patients with Parkinson's disease. « Int Geriatr Psychiatry », 1999 ; 14 (9) ; 711-718.
(2) W. Olanow, R.-L. Watts, An algorythm (decison trees) for the management of Parkinson's disease (2001) « Neurology », 2001 ; 56 (suppl. 5) : S1-S79.
(3) J. Montplaisir et coll. Restless legs syndrome improved by pramipexole : a double blind randomized trial. « Neurology », 1999 ; 52 (5), 938-943.
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