Les déterminants des inégalités sociales

Publié le 02/05/2014
Article réservé aux abonnés

L’enquête observationnelle FECOND montre qu’en population générale en 2010, la majorité des femmes de 18 à 49 ans (89 % sur une population étudiée de 4700) sont suivies sur le plan gynécologique ; 16 % le sont par le médecin généraliste. Dans les deux cas, la construction de disparités sociales dans le suivi gynécologique et la réalisation du frottis se construisent tout au long du processus de soins.

L’absence de suivi gynécologique tient fortement à des éléments tels que l’origine (diplôme des parents), la parité, la couverture maladie, le type de contraception et le niveau de vie. Le choix d’un généraliste plutôt que d’un gynécologue est également très dépendant des facteurs sociaux, lié à l’âge et à la parité mais pas à la couverture maladie ni à la contraception. Les femmes fumeuses sont curieusement plus souvent suivies par le généraliste. La situation financière ne joue pas.

Sans surprise on retiendra que la vie en agglomération parisienne ou en milieu urbain est plus favorable à une surveillance par le gynécologue que par le généraliste, mais plus étonnant, la résidence en région parisienne est liée à une multiplication par deux du risque de ne pas être suivie. Les femmes plus jeunes sont moins surveillées que les plus âgées, et les autres caractéristiques liées au manque de suivi gynécologique incluent la nulliparité, ainsi que les absences d’études supérieures, de mutuelle ou d’assurance, et le fait d’être étudiante (risque x 2). Les femmes qui privilégient le gynécologue au généraliste sont plus âgées, ont des enfants, et ont fait des études supérieures. Les étudiantes et les classes populaires sont plutôt surveillées par le généraliste.

Seules 8 % des femmes de cette étude déclarent être à jour de leur frottis. Or 22% ne sont pas à jour quand il est effectué par un généraliste et quatre fois moins si c’est un gynécologue. Face, au frottis on observe globalement davantage de disparités sociales chez le généraliste. On retrouve les mêmes inégalités sociales que précédemment et les mêmes différences (niveau d’études, parité, région parisienne…) entre généralistes et gynécologues mais avec une amplitude plus importante. La situation financière perçue a cette fois un effet significatif, uniquement perceptible en cas de surveillance par le généraliste.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9323