• Quatre superbes photographes
L'année du Brésil programme des expositions de clichés passionnantes. « Le Brésil de Marc Ferrez », d'abord, au musée Carnavalet (Paris 3e, tél. 01.44.59.58.58, jusqu'au 11 décembre), présente 150 images de ce photographe de Rio (1843-1923) qui a parcouru les provinces de son pays natal et s'est spécialisé dans les vues topographiques. De beaux reportages à valeur documentaire tout autant qu'artistique.
Au Jeu de Paume (site Sully, Paris 4e, tél. 01.42.74.47.75, jusqu'au 24 décembre), on pourra aller à la rencontre de l'œuvre photographique de Pierre Verger des années 1930 à 1950. Ce photographe-ethnologue parisien voyagea régulièrement au Brésil et devint spécialiste des rites et rituels afro-brésiliens. Des images modernes, originales et instructives, comme celles du reportage sur les liens qui unissent le Brésil noir à la civilisation Yoruba du Bénin.
Avec « Territoires et vies », Sebastião Salgado propose, à la BNF (site Richelieu, Paris 2e, tél. 01.53.79.59.59, jusqu'au 15 janvier) , 136 de ses photos et se fait le témoin de l'action de l'homme sur son milieu naturel à travers le monde (des menaces qui pèsent sur les Indiens d'Amazonie jusqu'aux Africains emportés par la famine). Des clichés militants de celui qui passa « des années à montrer la dignité de l'être humain » et qui veut aujourd'hui « montrer celle de la nature ».
Autre photographe brésilien contemporain : Carlos Freire, qui expose ses « carnets de route » à la Maison européenne de la photographie (Paris 4e, tél. 01.44.78.75.00, jusqu'au 8 janvier 2006) : une soixantaine de photos (portraits d'artistes, voyages et rencontres, paysages et édifices) illustrent son parcours photographique depuis ses débuts en 1973, jusqu'à ses plus récents travaux, sensibles et poétiques.
• Un art contemporain florissant
L'art contemporain est particulièrement florissant au Brésil. L'art brésilien du début du XXe siècle est également présent à travers l'exposition de la Maison de l'Amérique latine (Paris 7e, tél. 01.49.54.75.00, du 15 décembre au 20 février, qui met à l'honneur Tarsila do Amaral, pendant ses années parisiennes (1923-1929), où elle fut l'élève de Léger et de Lothe. Artiste de la première modernité brésilienne, Tarsila do Amaral, après des débuts impressionnistes, orientera son style vers le cubisme et développera des thématiques typiquement brésiliennes.
L'œuvre d' Artur Barrio, grande figure de la scène plastique brésilienne depuis les années 1960, fait l'objet de deux rendez-vous : l'un au FRAC (Fonds régional d'art contemporain) PACA de Marseille (tél. 04.91.91.27.55, jusqu'au 21 janvier 2006), minirétrospective de ses installations accompagnées de documents ; l'autre au palais de Tokyo (Paris 16e, tél. 01.47.23.54.01, jusqu'au 8 janvier), une installation chaotique et éphémère conçue spécialement pour l'occasion. Le musée du Louvre a commandé quant à lui une œuvre à l'artiste brésilien Tunga (Paris 1er, tél. 01.40.20.53.17, jusqu'au 19 décembre). Installée sous la pyramide, cette sculpture monumentale est composée de tissages et de cordages en acier, ainsi que d'éléments figuratifs (squelette, peigne, têtes de mort). Elle symbolise les rapports qui existent entre le présent et le passé, entre l'Amérique latine et l'Europe. Selon le même principe, le Centre Pompidou (Paris 4e, tél. 01.44.78.12.33, jusqu'au 16 janvier 2006) a commandé à l'artiste contemporain Marepe une installation inédite, composée d'un ensemble d'œuvres spectaculaires qui font référence à son enfance, aux traditions locales de Bahia ou encore aux couleurs du Centre Pompidou.
Au musée des Beaux-Arts de Nantes (tél. 02.51.17.45.00, jusqu'au 31 décembre), c'est avec l'œuvre de Lygia Clark (1922-1988), artiste fondatrice de l'art contemporain brésilien qui émergea dans les années 1950, que l'on pourra se familiariser. On trouvera dans l'exposition tout ce qui fait la singularité de cette créatrice : œuvres interactives, pratiques expérimentales, expériences esthétiques, objets sensoriels, films de ses fameuses « séances »...
L'exposition « Images de l'inconscient » à la Halle Saint-Pierre (Paris 18e, tél. 01.42.58.72.89, jusqu'au 26 février) témoigne quant à elle de la spécificité brésilienne en matière d'art brut. Réalisées par des patients d'hôpitaux psychiatriques, les œuvres présentées proviennent des plus importants musées d'art brut brésilien : le musée des Images de l'inconscient et le musée Arthur Bispo do Rosario. Les œuvres de ce dernier, artiste schizophrénique paranoïaque, font également l'objet d'une présentation.
• L'architecture
L'année du Brésil s'intéresse également à l'architecture. Au palais de la Porte Dorée (Paris 12e, tél. 01.44.74.84.80, jusqu'au 15 janvier), la Cité de l'architecture organise une passionnante et didactique exposition, « Encore moderne ? Architecture brésilienne 1928-2005 », qui trace une histoire des constructions brésiliennes, depuis les édifices de Niemeyer jusqu'aux réalisations récentes de Rosa Grena Kliass, Marcio Kogan, Procter et Rihl. Avec les « Dessins des conférences de 1936 » de Le Corbusier à la fondation Le Corbusier (Paris 16e, tél. 01.42.88.41.53, du 9 décembre au 4 février), l'on aura un aperçu intéressant de ce que l'architecte a apporté au Brésil et de ce que le Brésil lui a apporté (la découverte de Rio, le rapport au paysage et les projets architecturaux...).
Une autre exposition d'architecture mérite d'être signalée : l'installation Morrinho au Point éphémère (Paris 10e, tél. 01.40.34.02.48, du 3 au 15 décembre), une favela, modèle réduit.
Tous les détails de la programmation sur le site : bresilbresils.org.
Photojournalisme
A l'Espace EDF Bazacle de Toulouse (jusqu'au 29 janvier), une exposition est consacrée au magazine « O Cruzeiro », qui renouvela le photojournalisme au milieu des années 1940, notamment sous l'influence de Jean Manzon, photographe français qui avait participé à l'équipe fondatrice de « Paris Match ». Les sujets du magazine balayaient la réalité brésilienne dans toute sa diversité : politique, vie quotidienne, religion, ethnographie (premiers reportages sur les indigènes...), questions sociales, événements culturels ou sportifs, etc.
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