Les données actuelles sur l'infarctus du myocarde
L ES guidelines de l'ACC/AHA de 2000 précisant la conduite à tenir devant un syndrome coronarien aigu (SCA), constitué par les infarctus du myocarde (IM) sans sus-décalage de ST et l'angor instable ont fait l'objet d'une communication à Orlando.
Le SCA,rappelle le Dr E. Braunwald, « est lié à divers mécanismes physiopathologiques, et en particulier à la présence d'un thrombus coronarien subocclusif sur une plaque d'athérome fissurée, souvent contemporain d'un spasme coronarien alors qu'il existe une demande myocardique accrue en oxygène. Le tableau typique de SCA est celui d'une douleur angineuse au repos, d'un angor de novo d'intensité sévère qui s'aggrave, avec crises plus fréquentes, d'une durée plus longue avec seuil ischémique abaissé ».
Tout symptôme compatible avec une ischémie myocardique aiguë ou un syndrome coronarien aigu - de même que l'existence de symptômes moins évocateurs chez les sujets à risque (diabétiques et femmes âgées) justifie une admission en urgence ; l'ECG sur douze dérivations possède une valeur non seulement diagnostique et pronostique, mais également d'aide à la prise en charge thérapeutique, tout comme les résultats des dosages des marqueurs biochimiques cardiaques.
Plusieurs études ont montré que l'incidence de la mortalité et des infarctus du myocarde à moyen et à long terme est moindre chez les patients ayant présenté initialement un SCA sans sus-décalage de ST qu'en cas de sus-décalage de ST.
Le dosage de la troponine permet de porter le diagnostic d'infarctus aigu récent, ses taux restant élevés pendant 7 à 10 jours. Il existe une corrélation positive entre l'augmentation de la troponine T et le risque de survenue d'événement cardiaques majeurs.
Prise en charge «médicale»
d'un SCA
Les patients présentant un SCA sans sus-décalage de ST, associé à un risque élevé de complications immédiates, reflété en particulier par une troponine T élevée, doivent être admis pour surveillance ECG continue et mise en place d'un traitement anti-ischémique comportant :
- une héparine de bas poids moléculaire ou une héparine non fractionnée ;
- un dérivé nitré per os et éventuellement par voie intraveineuse si la douleur persiste ;
- un bêtabloquant en IV, puis per os (ou un inhibiteur calcique s'il est contre-indiqué) ;
- un hypolipémiant en cas de dyslipidémie ;
- un IEC en présence d'une insuffisance cardiaque, d'une insuffisance ventriculaire gauche ou d'une HTA ; - de l'aspirine per os à raison de 75 à 325 mg/j, à poursuivre indéfiniment. En cas de contre-indication à sa prescription, on utilise le clopidogrel ou éventuellement la ticlopidine.
Le traitement antithrombotique, détaillé par le Dr Pierre Theroux, « permet d'éviter la progression vers le décès, un IM ou des épisodes récidivants ischémiques ».
Depuis les résultats des essais récents menés dans le cadre de l'angioplastie coronarienne, de l'angor instable et l'infarctus du myocarde sans sus-décalage de ST, certains investigateurs proposent d'adjoindre à ce traitement un inhibiteur du récepteur de la GPIIb/IIIa plaquettaire :
- chez les patients ayant une ischémie persistante ; - chez ceux à haut risque d'événements majeurs selon les critères cliniques, ECG et biochimiques ;
- et enfin en cas de revascularisation coronaire urgente programmée par intervention coronarienne percutanée.
« Ces essais ont montré que l'apport des anti-GPIIb/IIIa (réduction du taux des décès et des IM de plus de 40 %) est double, puisqu'il apparaît aussi bien en cas de prise en charge médicale que s'il y a intervention coronarienne », conclut le Dr Theroux.
Le traitement « invasif » en cas de gravité immédiate
Le Dr C. J. Pepine précise les tableaux cliniques qui orientent vers une stratégie « invasive » dans les syndromes coronariens aigus. Il s'agit de l'angor récidivant malgré un traitement anti-ischémique approprié, l'insuffisance cardiaque avec angor récidivant, l'OAP d'intensité sévère, une FESV< 40% sur ls xplorations non inasis, tat hmodynamiqu ou lctriqu instabl) ou n cas d TCA rcent (<6 mois) ou d' un antcdnt d CAG. Cpndant, dpuis l'tud TM 18 ou ? t TACTC qui ont montr un frqunce moindr d'nmnts cardiaqus majurs chz ls patints randomiss dans ls bras d traitmnt " stratgi inasi " qu dans ls groups " stratgi consratrice ", on tnd proposr un traitmnt inasif prcoce dans ls angors instabls, t chz ls patints ayant ds troponins ls associs ds modifications du sgmnt T (TM , ssai o ls patints rceaint aspirin, hparin t tirofiban aant d'tr randomiss soit dans un group d traitmnt inasif prcoce ac angiographi t TCA ou CAG prcoces, si bsoin, soit dans un group d traitmnt appl stratgi consratrice mdical ou " slctd inasi ": dans ce cas, l cathtrism cardiaqu n'tait pratiqu qu'n cas d doulur ischmiqu prsistant). Encadr : Ls modalits d rascularisations aprs angiographi, rcommands n 2000 taint ls suiants : roposr un CAG n cas d : stnos d l'artr coronair gauch, stnos tritronculair ac diminution d la fonction ntriculair gauch (FE < 40%) attint multitronculair ac attint l'artr LAD ac diminution d la fonction ntriculair gauch, ou diabt trait. roposr un TCA si : stnos d'un ou 2 artrs coronairs, ac conformation anatomiqu normal t fonction ntriculair normal, absnce d diabt chz ds patints rceant un antagonist ds rcepturs Gba n intrainux. Choix ourt ntr TCA t CAG si : stnos d'un sul coronair sans attint d la LAD proximal, ac myocard iabl t ischmi objcti par ls xploratiosn non inasi Dpuis l'laboration ds rcommandations, l'ssai TACTC TM 18 a montr moins d surnu d'nmnts cardiaqus majurs (dcs, M) au 6 mois (22%) : 2000 patints ayant un angor instabl ou un M sans sus-dcalag d T ont ru trs prcocemnt aspirin, hparin t un antagonist ds rcepturs Gba, l tirofiban, puis ils ont t randomiss afin d bnficir soit d'un traitmnt inasif prcoce (cathtrism t rascularisation appropri dans ls 48 h) soit d'un stratgi consratrice ou plutt " inasi slcti ", ou l cathtrism n'tait pratiqu qu'n cas d'ischmi rcurrnt ou d'pru d'ffort positi Donc dans l'angor instabl ou un M sans sus-dcalag d T, l pronostic st millur n cas d traitmnt inasif prcoce ac aspirin, hparin t un tirofiban qu'n cas d traitmnt consratur. n ast tud (publication trs rcent in NEJM il y a 15 jours i dbut mars cf Ed) rapport un sous-utilisation important d la rascularisation : n fft, ll n'a pas t ffctu chz 20 40 % ds patints chz qui ll aait t considr rtrospctimnt comm justifi t ncessair slon ls xprts. insist donc sur l fait qu'il faut d'un part, rascularisr daantag d patints t d'autr part qu'il faut prscrir trs prcocemnt un statin dans ls syndroms coronarins aigus, ds l'hopital, qu l'on choisiss un stratgi inasi ou bin consratrice : l'ssai MRACLE a montr dans un tll stratgi, un bnfice trs important diminution d 20% d risqu d'nmnts. En brf, la pris n charg d l'angor instabl ou un M sans sus-dcalag d T st trs complx, trs oluti, t ls prochains rcommandations d 2001 dront prndr n compt ls rsultats d GT , TACTC, t CRE. Dr Carolin RG D'aprs ls communications ds Dr Eugn raunwald, artnrs Car ystm, oston, MA,Elliott E. Antman, righam&omn's osp., oston, MA, irr Throux, Montral art nstitut, Canada, Carl J. pin, nirsity of Florida Collg of Mdicin, Gainsill, Florida. ACC18 mars 2001 Rcommandations pour la pris n charg d l'angor instabl t d l'infarctus du myocard sans sus-dcalag d T CR draft 01a l 29 mars 2001 p 284 RED30:05Documnts:ACC1803angorinstabl ag 9 sur 9 > < 40 %, la présence d'un état hémodynamique ou électrique instable, une angioplastie récente datant de moins de six mois ou un antécédent de pontage coronarien.
Cependant, les experts de l'ACC/AHA pourraient apporter prochainement des modifications notables aux recommandations concernant la prise en charge des angors instables, en raison, entre autres essais, des résultats de l'essai TACTICS-TIMI18 : en effet, celui-ci montre une incidence moindre (- 22 %) d'événements cardiaques majeurs au sixième mois du suivi chez les patients randomisés dans le bras « stratégie invasive » (cathétérisme et revascularisation précoces), comparativement à ceux bénéficiant d'un traitement « conservateur », mais qui est en réalité « invasif différé », puisque le cathétérisme n'était réalisé qu'en cas d'ischémie persistante ou d'épreuve d'effort positive.
Drs E. Braunwald et E. E. Antman, Boston ; P. Theroux, Montréal et
C. J. Pepine, Gainesville, Floride.
Les modalités de revascularisations après angiographie sont les suivantes :
Proposer un pontage en cas de :
- sténose de l'artère coronaire gauche ;
- sténose tritronculaire avec diminution de la fonction ventriculaire gauche (FESV < 40 %) ;
- atteinte multitronculaire avec atteinte de l'artère interventriculaire antérieure avec diminution de la fonction ventriculaire gauche ou diabète traité.
Proposer une angioplastie si :
- sténose d'une ou deux artères coronaires, avec conformation anatomique normale et fonction ventriculaire normale et absence de diabète chez des patients recevant un inhibiteur du récepteur GPIIb/IIIa en intraveineux.
Choix ouvert entre PTCA et CABG si :
- sténose d'une seule coronaire sans atteinte de l'artère interventriculaire antérieure proximale, avec myocarde viable et ischémie objectivée par les explorations non invasives.
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