Vie professionnelle
Maladie bénigne mais handicapante en raison de la fréquence des crises et de leur durée, la migraine peut altérer la qualité de vie des patients, perturber les relations affectives et retentir sur la vie professionnelle. Or on compte tout de même en France environ 8 millions de migraineux, dont le quart n'est pas diagnostiqué ; 17 % des adultes de 18 à 65 ans et de 5 à 10 % des enfants sont concernés. Près de la moitié (45 %) ont plus de deux crises par mois et 39 % souffrent pendant lus de 24 heures. Les femmes sont particulièrement touchées : elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à être malades.
On estime surtout que 80 % des migraineux ont recours à une automédication « sauvage », souvent inadaptée. C'est donc pour inciter à une meilleure prise en charge que l'ANAES a présenté, lors de trois ateliers animés par le Pr Gilles Geraud, le président du groupe de travail, et le Dr Dominique Valade, ses dernières recommandations pour la pratique clinique sur la migraine.
Soulignant la surconsommation d'antalgiques non spécifiques chez les patients migraineux, l'Agence a, à cette occasion, clairement encouragé l'utilisation des antimigraineux spécifiques, notamment des triptans, à côté des traitements non spécifiques tels que les AINS ou l'aspirine, associés au métoclopramide.
S'appuyer sur les critères de l'International Headache Society
Pour établir une stratégie diagnostique de la migraine, les deux experts ont également recommandé aux professionnels d'utiliser de façon systématique les critères établis par l'International Headache Society (IHS) afin de poser les questions essentielles au patient, dans un ordre logique et structuré. Ils ont en outre précisé que sauf s'il persiste un doute diagnostique à la fin de l'interrogatoire et de l'examen clinique, aucun examen complémentaire n'est utile pour établir le diagnostic de la migraine.
Enfin, ils ont invité les patients, ainsi que les parents d'enfants migraineux, à tenir un agenda des crises mentionnant leur périodicité, la durée et l'intensité de la douleur, les facteurs déclenchants et les médicaments utilisés lors de chaque crise. Cet outil permet au médecin de mieux percevoir la sévérité de la migraine, de guider son choix thérapeutique et les modalités de suivi à mettre en uvre.
Topo d'organisation parrainé par l'ANAES.
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