Dans son rapport 2001 sur des « dérives », la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) met l'accent sur les secteurs sanitaire et médico-social. Il s'agit de domaines privilégiés des mouvements sectaires, avec la formation professionnelle. La médecine libérale, l'hôpital, les soins palliatifs, la petite enfance et les psychothérapies en tout genre seraient contaminés.
Les pratiques dénoncées sont préoccupantes « dès lors qu'elles conduisent à certains refus de soins préjudiciables ou à la préconisation de thérapies alternatives nocives », souligne la MILS. Tel naturopathe recommande le jeûne comme thérapeutique du cancer, pour « soigner le terrain ». Tel dentiste, prétendant avoir recours à « l'énergie », arrache sans anesthésie les plombages au mercure afin de les remplacer par des matériaux coûteux.
Dans le champ des soins palliatifs, la Mission cite la « méthode Hamer » fondée sur l'énergie, ou les activités de l'association Initiation à la vie intense dont les tentatives de « pénétration » du milieu hospitalier ont été « mises en échec ». La périnatalité attire des groupements naturopathes prosélytes de régimes alimentaires « contestables », ainsi que la Nouvelle économie fraternelle, liée à l'anthroposophie.
Psychothérapie et humanitaire
La psychothérapie est le terrain d'élection de « micro-groupes sectaires » où sévissent « gourous et escrocs », parfois plus motivés par des enjeux de pouvoir que par l'argent. La MILS appuie donc l'idée d'une « réorganisation des cursus universitaires en psychologie ». Elle souligne « l'émiettement des professions concernées, l'absence d'organisations professionnelles représentatives, et le défaut de consensus sur la définition même de la ou des psychothérapies ».
La Mission cite trois exemples de « risques sectaires » : la prise en charge des victimes, de l'analyse transactionnelle et de la programmation.
Enfin, les sectes envahissent le monde de l'humanitaire. « Pour tenter d'imposer leurs solutions miracles », note la MILS, elles « n'hésitent pas à profiter des malheurs du monde » (catastrophes, guerres, attentats). Des adeptes de la scientologie ont investi les ruines du World Trade Center à New York, ou proposé une aide psychologique aux victimes de l'usine AZF de Toulouse.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature