Les syndicats CFDT et CGT ont adressé une lettre commune aux députés, appelés à se pencher bientôt sur la réforme de la médecine du travail, pour pointer de « graves insuffisances » dans le système actuel.
Dans ce courrier envoyé mercredi soir, les syndicats soulignent que face, à une « augmentation exponentielle des troubles musculo-squelettiques et du développement des risques psychosociaux » (stress, dépression, violences…), le système de santé au travail actuel n’a pas su évoluer et présente de graves insuffisances de conception, d’organisation et de résultats ».
Une proposition de loi réformant la médecine du travail a été adoptée en première lecture au Sénat le 27 janvier et doit être prochainement soumise à l’Assemblée nationale. Ce texte, qui prévoit de mettre en place des services de santé pluridisciplinaires (dotés d’ergonomes, psychologues, toxicologues…) a été dénoncé par les responsables syndicaux, associatifs et par les principaux partis de gauche, au motif qu’il « aggrave la subordination de la médecine du travail à l’employeur », et remet donc en cause l’indépendance du médecin.
Initialement, le texte prévoyait que les conseils d’administration des services de santé au travail reviendraient aux seuls employeurs, mais les sénateurs ont, contre l’avis du gouvernement, décidé qu’ils devraient être composés à parts égales de représentants des employeurs et des salariés. La CGT met en garde les députés en ces termes : « C’est bien, sur la gouvernance des services de santé au travail interentreprises, que peuvent être estimés l’intérêt et la portée d’une évolution législative. » L’organisation syndicale souligne que la proposition de loi a fait l’objet « d’amendements essentiels » au Sénat, « proposant une véritable organisation paritaire ». Elle explique aux députés que, sans « une telle évolution, la loi resterait lettre morte ». La CGT demande à l’Assemblée « de poursuivre (la) démarche d’amélioration » entamée à la Chambre haute.
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