L'Assemblée a adopté, dans la nuit de mardi à mercredi en première lecture, une proposition de loi UMP visant à généraliser le dépistage des troubles de l'audition chez le nouveau-né. Le texte des députés UMP Jean-Pierre Dupont, Jean-François Chossy et Edwige Antier, pédiatre, prévoit qu'un dépistage de la surdité ait lieu "avant la fin du troisième mois" de l'enfant. Un "examen de repérage" est effectué dans les tout premiers jours suivant la naissance, avant la sortie de la maternité. Quand ce test n'a pas permis d'apprécier les capacités auditives de l'enfant, des examens complémentaires sont réalisés dans les trois mois dans une "structure spécialisée".
La droite a voté majoritairement pour tandis qu'une bonne partie de la gauche s'est abstenue, relayant les inquiètudes d'une partie de la population sourde et mettant en garde contre "la voie étroite et dangereuse du tout médical" (appareillage...). Dans l'après-midi, plusieurs centaines de sourds et malentendants avaient manifesté aux abords de l'Assemblée, à l'appel de la Fédération nationale des sourds de France (FNSF), pour dénoncer l'initiative des élus UMP. "Autant nous sommes pour un dépistage précoce, autant nous sommes contre la mise en place d'un dépistage néonatal. La désignation de la surdité comme affection grave relevant d'un problème de santé publique est inacceptable. Nous, sourds, ne sommes pas des malades à soigner", fait valoir la FNSF. Le texte doit désormais être voté par le Sénat. La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, a assuré qu'elle "veillerait" à ce que la proposition de loi soit inscrite à l'ordre du jour du Palais du Luxembourg.
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