LA RIPOSTE a fusé de tous côtés. A peine trois syndicats de chirurgiens (Ucdf), de gynécologues-obstétriciens (Syngof) et d’anesthésistes (AAL) avaient-ils appelé leurs adhérents de secteur I à prendre d’autorité, à compter du 1er septembre, des «compléments d’honoraires», afin de dénoncer le «blocage» de leurs tarifs (« le Quotidien » d’hier) que se sont multipliées les réactions dénonçant des dépassements «sauvages» et «illégaux».
Outre la condamnation ferme et immédiate de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) et du ministre de la Santé, Xavier Bertrand, plusieurs représentants des usagers ont pris la parole pour fustiger ce mot d’ordre.
La Fnath (accidentés de la vie, handicapés) a dénoncé une consigne en forme de «prise d’otages des malades». L’Unaf (familles) demande des «sanctions exemplaires» contre les médecins «qui s’engageraient sur ce chemin (...) ». Sur Europe 1, le vice-président du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss, usagers), Christian Saout, a menacé de saisir la justice en cas de dépassements.Le Ciss s’en prend «publiquement à l’attitude de certains chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes qui renoncent à leur serment d’Hippocrate (...) ». Le Lien (associations de lutte, d’information et d’étude des infections nosocomiales) souligne que les dépassements d’honoraires «ne peuvent se limiter à un droit de tirage dans la poche du malade». Il pose la question des «contreparties» aux dépassements et, au-delà, réclame un débat sur la coexistence des secteurs I et II.
Le PS, de son côté, stigmatise par la voix de son secrétaire national à la Santé, Pascal Terrasse, un «coup de force de médecins des cliniques privées qui va pénaliser les malades de ces établissements» et une «atteinte à l’égalité d’accès aux soins». Inquiet des «menaces» sur le système de protection sociale, le PS jette une pierre dans le jardin du gouvernement «une fois de plus incapable de régler ce grave problème». Même au sein de la profession, l’appel des trois syndicats aux dépassements provoque un malaise.
L’Umespe (spécialistes de la Csmf) y voit une «mauvaise solution» à un «vrai malaise» et met en garde les médecins concernés sur le «caractère illégal de cette pratique et des risques importants de sanctions». Le SML est sur la même ligne. «Cet appel est très malvenu, tranche le président Dino Cabrera. Et c’est politiquement risqué car il peut y avoir un effet boomerang...»
Plus mesuré, le Conseil national de la chirurgie (CNC), que préside le député (UMP) de l’Hérault, Jacques Domergue, estime que toute initiative visant à demander des compléments systématiques d’honoraires «n’est pas souhaitable».
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