Migraine
Quelle que soit l'intensité et la durée d'une crise de migraine, le patient doit toujours être rassuré. En effet, face à un épisode plus sévère que d'habitude, il peut craindre une lésion cérébrale grave : hémorragie méningée, cancer... Par ailleurs, il est maintenant bien connu que ces patients ont moins peur de la douleur que du handicap créé par celle-ci : absentéisme scolaire ou professionnel, baisse du rendement et des performances... C'est bien souvent cette appréhension qui est responsable d'un abus d'antalgiques.
La peur de ne pas faire face
Cette automédication est, dans la plupart des cas, le fait de personnes sérieuses, fiables, qui ne peuvent supporter l'idée de l'absentéisme.
Quant à la peur de la douleur elle-même, elle prend également une place importante, même si, dans la majorité des cas, elle passe au second plan. La meilleure prévention de l'automédication et de la surconsommation d'antalgiques repose sur une prise en charge adaptée de la migraine. En effet, les patients sont encore beaucoup trop nombreux à ne pas bénéficier des progrès thérapeutiques accomplis ces dernières années.
Le médecin devra également évaluer le niveau d'anxiété, voire l'état dépressif du patient migraineux. Il ne s'agit pas forcément d'une dépression majeure, mais plutôt d'idées dépressives, de disqualification, d'un sentiment d'infériorité.
La migraine ne représentant pas un problème assez sérieux pour certains malades, ils n'osent pas en parler à leur médecin. C'est ainsi que l'automédication peut devenir importante avec abus médicamenteux, parfois à l'origine de céphalées chroniques.
Ces patients posent des problèmes majeurs lorsqu'ils présentent des céphalées quotidiennes, voire biquotidiennes.
Il faut parfois envisager un sevrage
L'interrogatoire permet de mettre en évidence une forte consommation médicamenteuse (4, voire 5 spécialités différentes) ; il faut alors expliquer - ce qui est loin d'être facile - que les céphalées sont secondaires à leur forte consommation de médicaments. Pour faire passer ce message, il est fondamental pour le médecin d'être chaleureux et rassurant. Il peut être nécessaire d'effectuer un sevrage au domicile, avec une semaine d'arrêt de travail, voire une hospitalisation. Même si ces patients sont loin d'être des « toxicomanes », il existe une dépendance psychique aux antalgiques et la vigilance s'impose.
D'après la communication du Dr Françoise Radat, hôpital Tenon (Paris).
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