DANS LE BUT d'apprécier si un patient ayant subi une arthroplastie totale du genou peut assurer ses soins de réadaptation à domicile ou doit bénéficier d'une hospitalisation, la Haute Autorité de santé (HAS) vient d'émettre des recommandations.
Plusieurs points clés apparaissent. Le premier est qu'une arthroplastie totale du genou ne requiert pas de façon systématique une hospitalisation pour effectuer la rééducation. Mais cette décision doit être prise avant même l'intervention. De même, la réussite des suites opératoires à domicile repose aussi sur la prescription de dix séances de kinésithérapie préopératoires. Leur objectif est une prise de contact entre soignant et soigné, ainsi que la mise en route du traitement. Bien sûr, des informations doivent être échangées entre les différents professionnels de santé entourant le patient. L'opéré aura été convenablement éduqué pour éviter les complications et bien assimiler les objectifs thérapeutiques.
Pour parvenir à la mise en place de ce protocole, certains critères pré- et postopératoires doivent exister. Ils se recoupent pour la plupart.
Qu'il le désire et qu'un entourage humain soit présent.
L'environnement psychosocial du patient doit être compatible avec un retour au domicile. Ainsi, il faut qu'il le désire et qu'un entourage humain soit présent. Il aura besoin de professionnels de santé disponibles et susceptibles de se déplacer à domicile. Les critères médicaux sont également d'importance. Tant des polypathologies, un âge avancé, une perte d'autonomie en préopératoire que des complications postopératoires font récuser des soins à domicile.
Des éléments fonctionnels, enfin, doivent être réunis. La flexion du genou doit être possible (au moins 80° en préopératoire et au moins 70° après). Le patient doit être indépendant sur le plan fonctionnel. Il s'y ajoute après l'intervention une douleur de repos inférieure à 5 sur l'échelle visuelle analogique (avec ou sans traitement).
Les auteurs des recommandations n'excluent pas la possibilité d'une hospitalisation dans un second temps si la prise en charge à domicile se révèle impossible.
Ils proposent d'ailleurs des indicateurs de suivi. Ils sont fondés sur la douleur, la mobilité, la force musculaire ou la présence d'oedèmes. Le médecin peut suivre également la progression fonctionnelle de son patient : périmètre, vitesse et qualité de la marche ; équilibre ; gravissement d'un escalier. Des échelles validées existent pour évaluer ces diverses constantes. Les recommandations, enfin, détaillent le protocole de la rééducation.
Recommandations complètes disponibles sur le site de l'HAS : www.has-sante.fr.
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