RÉUNIES en intersyndicale, les infirmières s'inquiètent d'une éventuelle déréglementation qui aboutirait à confier certaines de leurs tâches à des personnes «moins qualifiées, moins formées et moins payées», au risque d'une moindre qualité et sécurité des soins.
Représentant aussi bien les professionnelles du secteur public que les libérales, CFDT, CFTC, CNI, Convergence, FNI, FO, ONSIL, SNICS-FSU, SNPI-CGC, Sud, UNSA et UFMICT-CGT refusent de voir modifier par arrêté la liste des actes infirmiers, comme le prévoit un article qui pourrait figurer dans le projet de loi Santé, patients et territoires. Des tâches telles que les soins de toilette ou la distribution de médicaments sont en jeu.
Dans un contexte de réduction des dépenses et de pénurie professionnelle (50 % des 500 000 infirmières partiront à la retraite d'ici à 2012), l'intersyndicale, qui critique le «manque de concertation» du gouvernement, demande le retrait de cet article du projet de loi et l'ouverture de négociations. «On ne peut pas répondre à la pénuriepar la déqualification», estime le président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), Philippe Tisserand. Les infirmières veulent obtenir la reconnaissance de toute la profession au niveau bac + 3 et l'affirmation de la «place centrale de l'infirmière au coeur du système de santé publique». «Le gouvernement doit s'occuper de la valorisation de nos métiers de toute urgence, et cela passe aussi par les salaires», affirment leurs syndicats, qui n'excluent pas d'organiser une grève en septembre.
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