Bons comptes au régime local d'Alsace-Moselle

Les cotisations baissent en juillet

Publié le 01/05/2007
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LE RÉGIME local d'assurance-maladie d'Alsace et de Moselle, qui garantit aux salariés de ces trois départements une meilleure prise en charge de leurs dépenses hospitalières, médicales et pharmaceutiques, sera en mesure de baisser sa cotisation dès le mois de juillet, grâce à un net redressement de ses comptes en 2006.

Fin 2005, le régime local, qui fonctionne comme une sorte de « régime complémentaire obligatoire » et compte 2,2 millions de bénéficiaires et 1,48 million de cotisants, avait fait passer sa cotisation de 1,7 % à 1,8 % des salaires, tout en diminuant légèrement certains taux de prise en charge, dont celui des « vignettes bleues », passé de 90 % à 80 %. Cette politique porte aujourd'hui ses fruits avec, en outre, une baisse beaucoup plus importante que prévue des « vignettes bleues » : leur prescription a diminué en 2006 de 25 % pour les assurés du régime local, tandis que celle de vignettes blanches baissait de 1,15 %. La baisse des prescriptions, alliée à la hausse des cotisations et à différents revenus, ont permis cette année au régime de dégager un excédent de 29,2 millions d'euros. Ses administrateurs – essentiellement les syndicats de salariés – ont donc décidé de baisser la cotisation, qui repassera à 1,7 % le 1er juillet. Il convient toutefois de rappeler que le régime local, en tant que régime « complémentaire », ne couvre qu'une partie relativement faible des dépenses de santé en Alsace et en Moselle, dont la progression générale est, quant à elle, généralement comparable à celle du reste de la France. Même si le régime a enregistré l'an dernier une baisse de 4,63 % de ses dépenses, qui se sont établies à 283 millions d'euros, cela ne signifie pas que les dépenses, en Alsace, ont suivi le même mouvement.

Par ailleurs, rappelle le président du régime local, Daniel Lorthiois, le régime a décidé de rembourser à 100 % les médicaments génériques, les médicaments sous TFR et certains médicaments princeps, décision avalisée par un décret paru le 17 mars, et qui permettra de stimuler encore la prescription de ces médicaments. Pour des raisons informatiques, l'entrée en vigueur de la mesure ne se fera qu'au cours des prochains mois.

Enfin, le régime dispose d'un budget de 700 000 euros destiné à des actions de prévention et de santé publique. Tout en organisant différents programmes de lutte contre l'obésité, notamment en milieu scolaire, il finance des « visites médicales de santé publique » effectuées par un médecin auprès des praticiens libéraux alsaciens. Ce médecin de santé publique, recruté par l'union régionale des médecins libéraux, rencontre environ 500 médecins libéraux par an pour les sensibiliser notamment à la détection précoce des cancers d'origine professionnelle. Cette action est d'autant mieux accueillie par les médecins que leur confrère les contacte sous le couvert de l'Urml, et joue un vrai rôle de conseil tout en organisant un suivi de son travail avec eux, explique Daniel Lorthiois.

> DE NOTRE CORRESPONDANT DENIS DURAND DE BOUSINGEN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8158