Les produits cosmétiques pour bébés répondent globalement aux normes en vigueur, mais les critères d'évaluation de leur sécurité d'utilisation doivent être précisés. C’est ce qu’a conclu mardi l'Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) qui recommande néanmoins, par précaution, de ne pas les employer chez les prématurés. « On n'est pas dans un domaine de tromperie généralisée », a estimé mardi devant la presse le directeur général de l’Afssaps, Jean Marimbert, un an après le cri d'alarme lancé par une association sur la possible toxicité de produits cosmétiques pour bébés. « Notre appréciation d'ensemble sur les produits analysés est bonne », a indiqué de son côté la directrice générale de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), Nathalie Homobono. Les deux organismes ont réalisé au total 32 inspections, y compris chez trois distributeurs de mallettes de naissance (ces échantillons donnés en cadeau aux jeunes mères dans les maternités) et analysé 79 produits cosmétiques destinés aux enfants de moins de trois ans. « Les résultats peuvent être considérés comme globalement satisfaisants », a souligné Mme Homonobo, estimant cependant nécessaire une amélioration de la qualité des informations fournies au consommateur par l'étiquetage. Parallèlement à cette enquête, l’Afssaps a réuni un groupe de douze scientifiques pour mener une réflexion sur les outils d'évaluation de ces produits, actuellement « incomplets », selon M. Marimbert. « Le message fort » de ce groupe de travail est « qu'il n'y a pas lieu d'utiliser les cosmétiques chez les prématurés, a-t-il souligné. C'est un message de précaution ». Les autres recommandations destinées aux industriels pointent des « facteurs de risques potentiels liés aux conditions d'exposition spécifique ». L’Afssaps recommande ainsi que les évaluations soient renforcées pour les produits sans rinçage, comme les lingettes. Elle préconise aussi une attention toute particulière pour les produits utilisés sur les fesses des bébés, une zone où la peau, enfermée sous une couche, n'est pas forcément saine. L’Afssaps souhaite porter ces recommandations, mises en consultation publique, au niveau européen, afin qu'elles viennent compléter les textes réglementaires actuellement en vigueur. Enfin, elle a prévu d'élaborer des recommandations « de bon usage » des produits cosmétiques pour enfants, à l'attention des parents cette fois. La polémique sur la sécurité des cosmétiques pour bébés avait été lancée en septembre 2008 par le « Comité pour le développement durable en santé » qui dénonçait un « cocktail toxique » après avoir analysé leur composition. Cosignées par des chercheurs et des médecins dont le toxicologue André Cicolella, le cancérologue Dominique Belpomme et le pédiatre Charles Sultan, les conclusions de cette étude avait semé l’inquiétude chez les jeunes parents. Les chercheurs dénonçaient en particulier, les risques d’effets combinés à long terme des différentes substances chimiques présentes dans ces produits de toilette pour enfants.
Véronique Hunsinger, avec AFP.
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