Pourtant utiles dans les manifestations allergiques

Les corticoïdes peuvent donner des allergies

Publié le 15/01/2004
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Voie systémique

IL peut se produire une allergie immédiate par voie systémique.
- Signes cliniques
Bien que rare, ce type d'allergie immédiate aux corticoïdes doit être connu. Le mode d'administration par injection (intra-veineuse, intra-articulaire ou intramusculaire) est plus souvent mis en cause que la voie orale. Les manifestations cliniques apparaissent rapidement sous la forme d'urticaire, d'angio-œdème, de bronchospasme ou de choc anaphylactique après l'injection de corticoïdes.
- Produits en cause
De nombreuses molécules sont mises en cause, mais les principales semblent être l'hydrocortisone et le méthylprédnisolone et leurs esters.
- Bilan allergologique
Le bilan allergologique est fait à distance de l'épisode aigu. Il comporte la pratique de tests en intradermo-réaction à des concentrations progressivement croissantes en milieu hospitalier. Une réintroduction toujours effectuée dans un service spécialisé permet parfois d'étayer le diagnostic.

Dermocorticoïdes

Une allergie retardée aux dermocorticoïdes peut s'observer.
Classés selon le test de vasoconstriction de Mac Kenzie en quatre catégories (activité très forte I, forte II, moyenne III, faible IV), les dermocorticoïdes constituent le traitement de choix des poussées aiguës d'eczéma ou d'autres pathologies cutanées. La persistance ou l'aggravation d'un eczéma préexistant traité par dermocorticoïde implique la recherche d'un eczéma de contact à ce traitement local. Souvent sous-estimée, la fréquence de l'eczéma de contact aux dermocoticoïdes varie selon les études entre 0,5 à 5 %.
- Produits en cause
Un pouvoir allergisant variable est attribué à plusieurs groupes (A, B, C, D) de corticoïdes au sein desquels des allergies croisées existent (voir tableau). L'association du corticoïde avec des antibiotiques comme la néomycine, très allergisante, d'excipients ou de conservateurs est également une cause d'eczéma de contact.
- Tests épicutanés
La réalisation de tests épicutanés apporte la preuve de l'allergie de contact aux corticoïdes incriminés. Il est conseillé d'ajouter à la batterie standard européenne deux molécules souvent responsables : pivalate de tixocortol à 0,1 % et budésonide à 0,01 % dans la vaseline. Ces deux tests supplémentaires permettent d'explorer le groupe A avec le premier et les groupes B et D avec le deuxième. La lecture des patchs s'effectue après 72 heures, 96 heures et au 7e jour. Cette lecture tardive permet d'éliminer les faux négatifs de la batterie corticoïdes liés à « l'effet de bordure » par vasoconstriction centrale et vasodilatation périphérique du produit testé, observé souvent à la première lecture. Sont également testés les produits utilisés par le patient et la batterie spécifique des corticoïdes.

Allergies croisées

Il y a possibilités d'allergies croisées entre les différentes molécules d'un même groupe et entre le groupe A et le groupe D2
Groupe A : hydrocortisone, pivalate de tixocortol, prednisolone, méthyl prednisolone, acétate de fludrocortisone, clorprednol.
Groupe B : triamcinolone, désonide, budésonide, amcinonide, acétonide de fluocinolone, acétonide detriamcinolone.
Groupe C : bêtaméthasone, désoxyméthasone, déxaméthasone, fluocortolone, pivalate de fluméthasone, halométasone.
Groupe D1 : propionate de fluticasone, fluorate de mométasone, propionate de clobétasole, bêtaméthasone dipropionate, 17-valérate de bêtamétasone.
Groupe D2 : acéponate d'hydrocortisone, butéprate d'hydrocortisone, 17-butyrate d'hydrocortisone, acéponate de méthylprédnisolone, prednicarbate.

>DR CATHERINE QUEQUET Allergologue, Amiens

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7457