LE MOUVEMENT de déconventionnement national solidaire (Mdns) « appelle l'ensemble des médecins, généralistes et spécialistes » à manifester le 15 juin, place Bellecour, à Lyon, par solidarité avec leurs confrères spécialistes de secteur I sanctionnés par les caisses primaires d'assurance-maladie (Cpam) pour cause de dépassements d'honoraires abusifs.
Créé au début de mai par la Coordination nationale des médecins spécialistes et la Conférence nationale des associations de médecins libéraux (Cnamlib) réunies en assemblée générale à Poitiers (« le Quotidien » du 12 mai), le Mdns aurait déjà collecté dans une quinze départements (1) « près de 1 000 lettres » de médecins spécialistes de secteur I désireux de sortir du règlement conventionnel minimal (RCM), selon l'une de ses porte-parole, le Dr Carole Cornu.
Ce mouvement, issu de coordinations et d'associations locales, recense « 30 confrères déconventionnés » par les caisses, « dont certains depuis déjà près d'un mois ». Une grande partie des déconventionnements-sanctions ont été décidés par les caisses de la région Rhône-Alpes, en particulier la Cpam de Lyon, qui exclut du RCM 11 spécialistes, pendant un, trois ou six mois selon les cas, à partir du 1er juillet.
Le Mdns « demande la levée de toutes les sanctions et un secteur unique librement modulable (Sulm), avec reprise de négociations équitables ».
Dans un communiqué adressé à sa base, le Mdns souligne la nécessité de faire pression maintenant sur le gouvernement, alors que le projet de loi de réforme de l'assurance-maladie traduit, selon lui, « un désengagement de l'Etat et un renforcement du pouvoir des caisses (unies au sein de l'Union des caisses d'assurance-maladie), en particulier sur le système conventionnel », d'où le risque d'une « dictature des caisses ».
En outre, les dirigeants du Mdns dénoncent « les accords locaux », et exclusivement moraux (« le Quotidien » du 7 juin), car « ils finissent tôt ou tard par être rompus par les caisses ». Ils estiment que « ces pseudo-accords » vont « à l'encontre de toute action de solidarité nationale et nuisent au mouvement en démobilisant les zones les plus craintes par les caisses ».
(1) Ain, Ardèche, Bouches-du-Rhône, Calvados, Drôme, Gironde, Isère, Manche, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Nord, Pas-de-Calais, Rhône, Seine-Maritime, Vaucluse.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature