Galvanisée par le succès des derniers rassemblements en soutien à des médecins menacés de sanctions par les caisses primaires (Toulouse, Cambrai), la Coordination nationale indépendante des généralistes, qui affirme représenter désormais « trois quarts des départements et entre 20 000 et 30 000 médecins », veut continuer de « peser » dans tous les combats à venir (« le Quotidien » d'hier).
Première étape : les états généraux de la médecine libérale et des professionnels de santé que la coordination compte organiser « dans toute la France » le 28 mai prochain, soit moins de deux semaines avant le premier tour des législatives. Dans chaque département, si possible, une ou plusieurs réunions publiques seront organisées par les coordinations locales avec des candidats à l'Assemblée nationale de droite et de gauche. « Il s'agit de demander à ceux qui briguent nos suffrages quelles sont leurs positions concrètes sur des thèmes, tels que les gardes et la permanence des soins, le statut fiscal et social du médecin, la démographie et les aides à l'installation ou les réseaux » explique le Dr Jean-Marc Rehby, porte-parole de la coordination nationale.
A l'issue de ces forums locaux, la coordination « n'exclut pas » de donner des consignes de vote.
Quant à la stricte question tarifaire (porter la valeur du C à 20 euros et celle du V à 30 euros), le Dr Rehby espère qu'elle sera « réglée » dans les jours suivant le second tour de l'élection présidentielle. « La droite voudra se sortir très vite cette épine du pied... », commente-t-il.
Aucun retour en arrière
Au-delà de ces états généraux, la coordination nationale compte participer activement aux mouvements de protestation déjà programmés, tels que la grève des gardes, les « Ponts sans toubibs » en mai ou encore la grève de la télétransmission. « Ce qui est certain, souligne le Dr Rehby, c'est qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Les généralistes ne veulent plus travailler comme avant, avec cette pression permanente. » Si la coordination explique qu'il est impossible de multiplier les manifestations nationales, sur place, en soutien aux généralistes menacés de sanctions par des caisses primaires (« on ne peut pas pas faire ça tout le temps »), elle souligne que des coordinations départementales font signer aux médecins des chartes de solidarité et de déconventionnement collectif en cas d' « attaque » des caisses.
Surtout, la coordination exprime clairement sa volonté de ne pas laisser les seuls syndicats médicaux représentatifs occuper l'espace des négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie, qui vont s'ouvrir dans les prochaines semaines. « La convention ficelée et imposée par l'assurance-maladie, sans aucun avantage réel à la clé, c'est fini ! », tranche le Dr Rehby. « A la limite, ajoute-t-il, les médecins préfèrent ne pas en avoir. » Certes, en refusant de se transformer en syndicat traditionnel (ou d'en créer un), la coordination des généralistes laisse le champ libre aux organisations représentatives « pour signer » une convention. Mais, précise le Dr Rehby, « cela ne signifie en aucun cas qu'on ne participera pas aux négociations ou qu'on doive ignorer nos revendications ».
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