« Superbement ignorée » par Jean-François Mattei alors qu'elle affirme représenter « 30 000 » praticiens, la coordination nationale indépendante des médecins généralistes envisage d'utiliser l'arme du déconventionnement dans plusieurs départements. La Mayenne devrait être aujourd'hui le « premier département à se déconventionner massivement », souligne le Dr Luc Duquesnel, responsable à la fois de la coordination mayennaise et du syndicat UNOF local. Il n'a que faire des « effets d'annonce » du gouvernement. « S'ils ne veulent pas avoir nos voix aux élections, qu'ils continuent comme ça ! Les promesses, on en a déjà eu en 1995 et après, avec le plan Juppé, on a eu la farine, les plumes et tout le reste ! », rappelle le Dr Duquesnel.
Les médecins généralistes de la Mayenne, qui ont commencé dès hier soir leur week-end de la Pentecôte « sans toubibs », doivent aujourd'hui se rassembler à Laval et signer ensemble les lettres recommandées de déconventionnements individuels pour les poster le jour même. La convention de 1998 prévoit, dans ce cas, que le déconventionnement prend effet « deux mois à compter de la réception de la lettre par la CPAM ».
Sorte de « bombe atomique », le déconventionnement est souvent brandi comme une menace mais presque jamais mis à exécution. En se retirant du cadre conventionnel, un médecin peut fixer librement ses honoraires mais doit renoncer à son régime fiscal et ses avantages sociaux (prise en charge d'une partie de ses cotisations sociales par les caisses). Le remboursement de ses patients par l'assurance maladie se fait alors sur la base de « tarifs d'autorité » d'un montant dérisoire (moins d'un euro par acte), parfois complété par les mutuelles.
Malgré ces inconvénients qui rendent périlleuse la poursuite de l'activité professionnelle, « plus de 50 % des 228 généralistes de la Mayenne » seraient déjà prêts à se déconventionner, selon le Dr Duquesnel. Hier, dans le Calvados, la coordination des généralistes devait décider ou non un déconventionnement massif, au terme d'une journée « Santé morte » organisée dans tout le département, avec le soutien des syndicats UNOF, MG-France et de la structure « SOS-Médecins » de Caen, pour protester contre les menaces de sanctions de la caisse envers 18 confrères.
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