Les contre-indications à la chirurgie bariatrique

Publié le 10/09/2006
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LES CONTRE-INDICATIONS à la chirurgie bariatrique sont peu abordées dans l’ensemble. Elles sont assez mal définies, mais pour certaines ne doivent pas être considérées comme définitives et irréversibles. Elle peuvent faire l’objet d’une réévaluation. C’est ainsi que S. Msika et M. Coupaye (Colombes, Hauts-de-Seine) présentent leur exposé.

L’âge minimal ou maximal est difficile à définir. Les études sont rares chez les adolescents. Ils suggèrent d’attendre la majorité (18 ans) en ce qui concerne la minimale. Pour la maximale, il n’existe pas de règle. Le bon sens voudrait que l’on mette en balance le bénéfice attendu et le risque anesthésique.

Ce risque anesthésique, lorsqu’il est trop élevé, constitue d’ailleurs un motif de refus de la part de l’opérateur.

Contre-indication à évaluer d’emblée, le profil psychiatrique. Alors qu’un syndrome dépressif stabilisé et suivi n’est pas une cause de refus, une dépression sévère non stabilisée ou non prise en charge en est une. Les médecins parisiens ajoutent les psychoses sévères (mais il peut y avoir réévaluation), les tendances suicidaires et les troubles du comportement alimentaire.

Les dépendances. Dans le même ordre d’idée, les dépendances à l’alcool ou à la drogue sont des contre-indications. Elles témoignent d’un degré d’impulsivité. Et l’alcool apporte une quantité non négligeable de calories. Au plan des affections, une pathologie surrénalienne ou thyroïdienne doit faire partie du bilan en raison du risque d’obésité associé. Les pathologies inflammatoires du tube digestif, en particulier, et les maladies systémiques en général contre-indiquent cette chirurgie, notamment en raison des traitements corticoïdes associés. Toutefois, si l’affection est stabilisée et qu’un soulagement des articulations porteuses est souhaitable, le cas du patient peut être réétudié.

Le reflux gastro-oesophagien et les troubles moteurs de l’oesophage pourrait constituer une contre-indication à la pose d’un anneau de gastroplastie, mais les données de la littérature divergent sur ce point. Enfin, des pathologies somatiques graves évolutives, tel un cancer, doivent faire récuser le patient. Toutefois, un antécédent de cancer avec un recul suffisant ou un pronostic favorable autorise la chirurgie bariatrique.

En conclusion, quoique nombreuses, les contre-indications ne sont parfois pas définitives. Elles doivent au mieux faire l’objet d’une évaluation précise réalisée par une équipe pluridisciplinaire au terme d’une préparation.

BENZADON Guy

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8005