Après les managers de l'année, les saveurs de l'année et autres produits de l'année, voici donc les métiers de l'année. L'idée a germé dans l'esprit de Jean-Paul Geay, le rédacteur en chef de « Que Choisir », le mensuel de l'Union fédérale des consommateurs (UFC). « A l'occasion de notre cinquantième anniversaire, raconte-t-il, nous avons adressé un questionnaire à nos 300 000 abonnés ; nous avons mouliné les 15 340 réponses qu'ils nous ont adressées pour établir les hit-parades de la confiance des consommateurs dans les professions, d'une part, et dans les services et entreprises, d'autre part. »
Pas de surprise, note le magazine, en ce qui concerne les champions toutes catégories que sont, dans les deux cas, les pompiers. Avec un score record de 98 %. En revanche, juste après les soldats du feu, sur la deuxième marche du podium, l'élection des professions de santé n'allait pas forcément de soi. « Que Choisir » (« QC »), en effet, les a régulièrement épinglés dans le passé : « Quel tollé chez les médecins, rappelle la revue, le jour où nous les avions "testés" à partir du diagnostic d'une angine chez un de nos journalistes (« QC » n° 126). Fureur également des pharmaciens quand, sur la centaine visitée, quatre-vingt-trois n'avaient pas pris la peine de vérifier le contenu de l'ordonnance présentée et avaient délivré sans sourciller des médicaments incompatibles (« QC » n° 319 ). Quant aux laboratoires d'analyses médicales, ils n'avaient guère apprécié d'avoir les honneurs de la une du premier numéro de " Que Choisir Santé ", avec "les erreurs des labos". » Un épisode mémorable en effet pour la corporation, puisqu'il avait déclenché les foudres du ministre de la Santé de l'époque, Simone Veil, qui était montée au créneau pour stigmatiser les erreurs et les tarifs jugés quelque peu erratiques.
Le SAMU, numéro 2, derrière les pompiers
« Nos estocades auraient-elles porté des fruits en amenant les intéressés à s'amender ? », demande non sans aplomb Jean-Paul Geay. Toujours est-il que les Français affirment aujourd'hui massivement leur très grande confiance dans les professionnels de la santé. Le taux culmine à 93,8 % pour les laboratoires d'analyses, suivis, à 91,7 %, par les pharmaciens et, à 90 %, par les généralistes.
Les gynécologues recueillent un excellent 88,8 % (devant les vétérinaires, 88,4 %, et les dentistes, 86,5 %).
Les médecins hospitaliers sont classés en dixième position, à 85,6 %.
Au classement des services et des entreprises, les pompiers sont toujours vainqueurs toutes catégories, juste devant le SAMU, à 96,3 % : l'hôpital public arrive en cinquième position, à 82,4 %, nettement devant les cliniques privées (quatorzièmes à 64,9 %).
Les consommateurs lecteurs de « Que Choisir » ont aussi classé les représentants des mondes associatifs et politiques. Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, ce sont les associations de consommateurs qui recueillent la palme (97,4 % de confiance). Les associations de malades sont deuxièmes, à 83 %, et les associations humanitaires en sixième position, à 59 %.
Nul ne s'étonnera vraiment de découvrir, en ces temps où les politiques sont cloués au pilori, que ferment le ban le gouvernement, les sénateurs, les députés, les parlementaires européens et les partis politiques.
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