Les conseils à donner aux parents d'un enfant atteint de varicelle

Publié le 21/05/2003

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PRATIQUE

Entre 5 et 9 ans

La varicelle est la primo-infection du virus VZV. En France, on observe 700 000 cas par an. C'est la plus contagieuse des maladies éruptives. La grande majorité des cas survient chez l'enfant avant 14 ans avec un pic de fréquence entre 5 et 9 ans. Chez l'enfant immunocompétent, c'est une infection bénigne.
Actuellement, on observe une augmentation de l'âge moyen de la varicelle avec, en conséquence, plus de formes graves. C'est pourquoi la vaccination n'est pas encore proposée en France car, en cas de couverture vaccinale insuffisante, on risque d'assister à l'émergence de formes rares certes, mais sévères. On espère à court terme répondre à ce problème par la mise à disposition du vaccin rougeole-rubéole/oreillons-varicelle.

Complications infectieuses

Parfois, la varicelle se complique d'infections dans 1 à 5 % des cas : surinfections à staphylocoque doré et à streptocoques bêta-hémolytiques, se traduisant par un impétigo, un érysipèle.
De façon plus exceptionnelle, on observe :
- la varicelle gangreneuse : nécrose cutanée liée à la surinfection des lésions cutanées ; l'hospitalisation en urgence s'impose, avec antibiothérapie intraveineuse, soins cutanés et risque de cicatrices ;
- la cellulite correspond à une extension de l'infection au tissu sous-cutané dans un contexte de septicémie ; le traitement est à la fois médical et chirurgical ;
- le syndrome SSSS (Staphylococcal Scaled Skin Syndrome) : c'est la survenue de manifestations cutanées liées à la toxine bactérienne ou épidermolyse staphylococcique aiguë ;
- la fasciite nécrosante est une nécrose étendue et profonde des tissus mous allant jusqu'aux fascias. Elle nécessite une prise en charge chirurgicale avec gestes délabrants.

Autres complications

Plus rarement, ce sont des complications neurologiques telles que la méningo-encéphalite : 1/40 000 cas avec risque de séquelles neurologiques chez le nourrisson comme chez l'adulte. Le syndrome de Reye, exceptionnel, associe encéphalopathie aiguë et hépatite ; il fait suite à la prise d'aspirine.
Encore plus rare est la pneumopathie de la varicelle qui s'observe chez le nourrisson de moins de 6 mois et l'adulte.
Les autres complications ont un caractère tout à fait exceptionnel : hépatite, thrombopénie, néphropathie, arthrite, péricardite, pancréatite, orchite...

Mesures d'hygiène simples

Pour éviter la principale complication qu'est la surinfection cutanée, on conseille des mesures d'hygiène simples :
- douche courte ou bain court avec gel lavant surgras, rinçage et séchage ;
- application d'un antiseptique incolore chlorhexidine sur les lésions ;
- évitement des pommades qui provoquent une macération, proscrire le talc dont les particules peuvent, en s'accumulant, entraîner une surinfection cutanée ;
- port de vêtements légers, en coton.

Contre le prurit

Le prurit doit être pris en charge car c'est un facteur de risque de la surinfection :
- ongles coupés courts ;
- prescription d'un antihistaminique adapté à l'âge.

En cas de fièvre

En cas de fièvre, seuls sont autorisés le paracétamol ou l'ibuprofène. Ce dernier est néanmoins déconseillé car il semble associé à un plus grand risque infectieux.
Le traitement des formes surinfectées, type impétigo, érysipèle, fait appel à une antibiothérapie adaptée à l'âge et au poids de l'enfant.

Formes compliquées, terrains particuliers

Les complications infectieuses sévères sont prises en charge en milieu hospitalier, en réanimation pédiatrique.
Dans la varicelle banale, l'aciclovir n'est pas indiqué et cela a été confirmé par la conférence de consensus d'avril 1998, sauf chez l'enfant de moins de 1 an. En revanche, on conseille de consulter rapidement pour instaurer un traitement par aciclovir par voie IV 10 mg/kg toutes les 8 heures dans les cas suivants :
- varicelle chez tout sujet porteur de déficit immunitaire ;
- varicelle chez un nourrisson de moins de 1 an car le taux de mortalité est quatre fois plus élevé que chez l'enfant de 1 à 14 ans.
Avant 6 mois, la pneumopathie de varicelle est la principale cause de décès. Entre 6 mois et 1 an, c'est l'encéphalite. Notons que la varicelle périnatale (varicelle maternelle ayant débuté dans les cinq jours avant et les deux jours après l'accouchement) peut être grave, avec risque de pneumopathie, d'encéphalite, d'hépatite. La mortalité est de 30 %.

Dr Véronique SAADA hôpital Saint-Louis, Paris