LES CAVITÉS nasopharyngiennes sont colonisées par un certain nombre de bactéries commensales et pathogènes, et elles constituent les réservoirs principaux de pneumocoques (Streptococcus pneumoniae). Les pneumocoques hébergés dans les muqueuses peuvent migrer dans les voies respiratoires et occasionner otites moyennes aiguës, sinusites ou pneumonies non bactériémiques. Ils peuvent aussi passer dans la circulation sanguine et induire des maladies invasives, telles que méningites ou pneumonies bactériémiques.
Il existe plus de 90 sérotypes différents de pneumocoques ayant des caractéristiques de virulence variables. En 2002, en France, le pneumocoque représentait la première cause de méningite bactérienne et de pneumonie bactériémique. Les maladies invasives pneumococciques étaient aussi, dans le monde, avec plus de 700 000 décès par an, la première cause de mortalité pouvant être prévenue par un vaccin chez les enfants de moins de 5 ans. Lutter contre les maladies pneumococciques est donc une priorité de santé publique qui explique que le vaccin heptavalent conjugué (PCV7) (Prevenar) soit maintenant présent dans plus de 90 pays et inclus dans le programme de vaccination national de plus de 20 pays. Seul vaccin conjugué pneumococcique disponible, il a clairement démontré une efficacité supérieure à celle des vaccins polysaccharidiques chez l'enfant. Le vaccin bloque toute la chaîne vers les maladies invasives : diminution du portage rhinopharyngé, de l'implantation du pneumocoque dans les muqueuses et du passage dans le sang. En plus de cet effet direct sur le sujet vacciné, la généralisation de la vaccination pneumococcique a aussi un effet protecteur indirect sur l'ensemble de la population par limitation de la transmission interhumaine.
Le PCV7 est, depuis juin 2006, recommandé chez tous les enfants de moins de 2 ans, avec un schéma simple : trois injections à un mois d'intervalle à partir de 2 mois et un rappel au cours de la 2e année. Actuellement, en France, la couverture vaccinale est de l'ordre de 80 %. Elle pourrait être supérieure. Il est important de rappeler quelques règles princeps concernant cette vaccination.
– La première injection doit survenir dès l'âge de 2 mois. C'est à ce moment que la vaccination aura le maximum d'impact car les infections les plus graves dues aux pneumocoques que sont les méningites ont un pic vers 5-6 mois et les bactériémies vers 6-24 mois. Elles surviennent principalement avant l'âge de 2 ans.
– Ne pas oublier la vaccination de rappel. La dose de rappel maintient une protection individuelle maximale et à long terme contre les infections invasives à pneumocoques. Le nouveau calendrier vaccinal 2008 (« BEH » 16-17 avril 2008) recommande de faire ce rappel entre 12 et 15 mois. «Ce rappel peut être fait à 12mois en même temps que le vaccin ROR ou, s'il a été oublié, en même temps que le vaccin pentavalent (prévu entre 16 et 18 mois), à condition de faire l'injection à deux endroits différents», précise le Dr Catherine Olivier.
Une efficacité dans toutes les infections à pneumocoques.
La vaccination antipneumococcique étant présente aux États-Unis depuis 2000, et c'est dans ce pays que le recul est le plus important pour juger de l'efficacité de la vaccination à long terme. Ainsi, entre 1998 et 2005, les infections invasives à pneumocoques (IPD) dues aux sérotypes vaccinaux ont diminué de 98 % chez les enfants de moins de 2 ans. L'effet indirect de prévention collective se traduit par une diminution des IPD dans la population générale de 44 % entre 1998 et 2004, aux États-Unis. En France, en 2006, une diminution de 83 % des méningites à pneumocoques a été constatée par rapport à la période prévaccinale (2001-2002).
Cet effet très significatif est aussi observé dans les infections à pneumocoques non invasives.
Ainsi, dans les otites moyennes aiguës (OMA), une étude récente effectuée aux États-Unis après introduction du vaccin PCV7 a mis en évidence une diminution du nombre de consultations pour OMA et du niveau de prescriptions pour OMA de 42 % en 2004 ( versus 1997-1999) (Zhou F. et coll. « Pediatrics », 2008 ; 121[2] : 253-60). Il en est de même dans les pneumonies à pneumocoques, quatre ans après la mise en place de la vaccination aux États-Unis, l'incidence des hospitalisations a diminué de 58 % et le nombre de consultations de 47 % (Zhou F. et coll. « Arch Pediatr Adolesc Med », 2007 ; 161(12) : 1162-68).
Conférence de presse des Laboratoires Wyeth.
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