L A Conférence permanente des comités et groupes d'éthique dans le domaine de la santé a pour objet de favoriser les échanges entre les différents comités et groupes d'éthique répartis sur l'ensemble de la France, le plus souvent dans les centres hospitalo-universitaires, afin de stimuler la réflexion dans le domaine du soin, de la formation et de la recherche. La première manifestation de cette instance aura lieu le vendredi 11 mai, au Sénat, avec pour thème « L'euthanasie en question ».
En effet, explique le Pr Bernard Lobel, vice-président de la Conférence*, les comités et groupes d'éthique souhaitent réfléchir sur les conséquences de la publication de l'avis du Comité consultatif national d'éthique « Fin de vie, arrêt de vie, euthanasie », en janvier 2000.
Ethique de terrain
Les comités régionaux doivent se limiter à une éthique de terrain. Ils sont un excellent observatoire pour apprécier si « l'exception d'euthanasie » acceptée par le comité national a eu des incidences au niveau quotidien dans les différents établissements hospitalo-universitaires et plus largement dans les régions de France.
Un débat pourra s'instaurer en présence de représentants du comité national (Jean Michaud, Paris) et du Conseil de l'Ordre (B. Hoerni, Bordeaux), de membres de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (C. Baschet, Paris, et F. Jean, Verdun), de représentants des comités d'éthique de réanimateurs (réanimation adulte, F. Lemaire et M. Dehan, Paris) ainsi que des différents comités et groupes d'éthique régionaux. Il permettra de faire le point sur les propositions récentes du ministre de la Santé, Bernard Kouchner, qui souhaiterait, à la suite des Pays-Bas, présenter devant le Sénat et le Parlement un texte de loi pour encadrer l'euthanasie dans le droit fil de la proposition du comité national d'éthique.
« Nous espérons que l'expérience des comités dits de terrain et la réflexion de la Conférence permanente permettront d'éclairer ceux qui auront à décider du bien-fondé de la loi et de ses conséquences pour dépénaliser l'acte d'arrêt de vie », dit le Pr Bernard Lobel. Et de rappeler les conclusions du CCNE dans son rapport de 2000 : « Face à la difficile et douloureuse question de la fin de vie et de l'arrêt de vie, le CCNE affirme que la question de l'euthanasie proprement dite ne peut être isolée du contexte plus large que représente le fait de mourir aujourd'hui dans un monde fortement marqué par la technique médicale, ses qualités évidentes, mais aussi ses limites. Le défi devant lequel la société se trouve placée revient à permettre à chacun de vivre au mieux (ou moins mal, sa mort et dans la mesure du possible de ne pas en être dépossédé). La mise en uvre résolue d'une politique de soins palliatifs, d'accompagnement des personnes en fin de vie et de reflux de l'acharnement thérapeutique doit y conduire. La même détermination doit, de plus, permettre de réduire des situations rares et exceptionnelles des demandes d'euthanasie proprement dites, sans toutefois réussir à éviter qu'elles ne se posent plus jamais. »
<*L>* La Conférence permanente des comités et groupes d'éthique dans le domaine de la santé, constituée sous forme d'association loi 1901, est présidée par le Pr M. Pierson (Nancy), a pour vice-président le Pr B. Lobel et son bureau réunit Mme C. Rauch (Marseille), le Pr P. Gerlinger (Strasbourg), le Pr R. Zittoun (Paris) et le Pr A. Safavian (Amiens).
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