DEPUIS LA MI-MARS, Bordelais, Marseillais, Parisiens, Lyonnais, Nantais et Rennais ont vu fleurir le long de leurs réseaux de transports en commun un large affichage annonçant le début de la campagne « Alerte allergie ! ». A l'orée de la saison printanière, cette campagne d'information encourage toutes les personnes concernées «à faire le rapprochement entre les symptômes d'éternuements, de nez qui coule, de nez bouché, de démangeaisons, de larmoiements et le syndrome de la maladie allergique». Récemment ouvert, un site Internet* est là pour relayer le message, sous la forme de questions-réponses sur l'allergie. Et un mailing présentant l'opération sera adressé directement «aux médecins concernés par les allergies». Il contiendra également une affichette et des brochures explicatives que les praticiens pourront placer dans leur salle d'attente, à l'attention de leurs patients.
Située au quatrième rang des maladies mondiales, selon l'OMS, la rhinite allergique touche aujourd'hui près d'un Français sur quatre. Au premier rang, les sujets asthmatiques : 80 % d'entre eux souffrent d'une rhinite allergique associée, laquelle peut aggraver leur pathologie respiratoire si elle n'est pas correctement prise en charge. A l'inverse, 25 % des personnes atteintes d'une rhinite allergique ont de l'asthme. «Le nombre de rhinites allergiques double tous les dix ans, sans que l'on sache précisément pourquoi. Si elles surviennent le plus souvent au cours des vingt premières années de la vie, nul ne semble à l'abri, puisque des symptômes peuvent apparaître à n'importe quel âge, même tard dans la vie», précise le Pr Pascal Demoly, responsable du service de pneumologie de l'hôpital A de Villeneuve, à Montpellier.
Outre la triade de symptômes nasaux (éternuement/démangeaisons nasales, rhinorrhée antérieure ou postérieure, congestion), l'interrogatoire et l'examen clinique peuvent mettre en évidence d'autres symptômes, conjonctivite, prurit du palais et des conduits auditifs, céphalées, en particulier frontales, ou encore asthénie, parfois majorée par des troubles du sommeil.
Afin de dire si la rhinite est bien d'origine allergique, l'identification des facteurs associés à la saison, aux aliments ou à l'environnement – notamment professionnel – reste un élément indispensable de l'interrogatoire. Pour rappel, on distingue en France trois pics saisonniers pour les allergènes aéroportés : en février-mars, avec les pollens d'arbres ; d'avril à juin, avec les pollens de graminées ; et, à la fin de l'été, avec principalement l'ambroisie dans le quart sud-est de la France, et les moisissures atmosphériques telles que l' Alternaria et le Cladosporium. A noter que le bassin méditerranéen présente une saison pollinique spécifique, avec une forte pollinisation des cyprès qui peut apparaître dès Noël et jusqu'en février.
L'allergie alimentaire est par ailleurs en forte augmentation et aurait doublé en quatre ans. Elle touche 4 % de la population générale et demeure trois ou quatre fois plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte. Parmi les allergènes professionnels, le latex est le plus connu. Mais il y a aussi, entre autres, le nickel, les persulfates, le bois ou les colles.
«Même lorsque les allergies sont autodiagnostiquées, les patients comptent sur l'avis du médecin. Ce dernier devra identifier le ou les symptômes qui ont le plus d'impact dans le quotidien du patient, les périodes dans la journée et dans l'année de retentissement maximal.»
Des recommandations internationales (Aria**) proposent une nouvelle classification de la rhinite allergique – intermittente et persistante – « plus adaptée à la réalité ». Elles indiquent qu'il convient de commencer le traitement avec un médicament antihistaminique. Les antihistaminiques de deuxième génération sont pour la plupart dépourvus d'effet sédatif. «En fonction de la sévérité de la rhinite allergique, une approche par étape est ensuite proposée, avec la prescription de corticoïdes nasaux, voire d'autres médicaments.»
* www.alerteallergie.com.
** Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma – recommandations internationales issues de l'OMS.
Du nouveau pour Aerius et Nasonex
Organisée par le Laboratoire Schering-Plough, cette campagne est aussi l'occasion pour la firme de promouvoir les nouvelles versions d'Aerius et de Nasonex, deux de ses produits phares en matière de traitements antiallergiques. Ayant obtenu un libellé d'AMM en phase avec les recommandations de l'Aria, l'antihistaminique Aerius dispose d'une nouvelle pipette doseuse pour sa forme sirop qui permettra une administration pédiatrique plus précise, en fonction de l'âge de l'enfant. Quant au corticoïde nasal Nasonex, il est aujourd'hui disponible dans une nouvelle formule, sans alcool et sans odeur.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature