CONGRES HEBDO
La fréquence des récidives après chirurgie des varices est relativement élevée, puisqu'elle varie selon les auteurs de 25 à 50 %, à cinq ans. Dans certains cas, on a pu mettre en évidence qu'il y avait eu des erreurs de technique chirurgicale. Par exemple : le patient n'ayant pas bénéficié d'une exploration écho-Doppler avec cartographie et marquage, le chirurgien a fait un stripping systématique de la saphène, mais a laissé en place une branche collatérale, pensant qu'il s'agissait d'une branche accessoire. Dans d'autres cas, les traitements ont été incomplets : le chirurgien a retiré la veine, mais a oublié soit d'enlever les branches collatérales par phlébectomie, soit de faire une sclérothérapie complémentaire, soit il a laissé en place une perforante qui était incontinente et qui va donner une varice... Enfin, il y a l'évolution de la maladie elle-même. En effet, cette maladie est chronique, évolutive et a tendance à récidiver. Ainsi, bien que l'on ait traité un territoire saphénien, un autre territoire qui était jusque-là continent peut devenir incontinent et malade.
La lame lympho-ganglionnaire
Le type de récidive se crée lorsque le moignon de crossectomie est laissée en place. Au lieu de réaliser la ligature de la saphène au ras de la veine fémorale, comme on doit le faire habituellement, le chirurgien la fait trop bas, à 4 ou 5 cm en dessous. Il laisse alors un moignon, source de récidives.
Le deuxième est lié à l'existence de reflux qui proviennent de la lame lympho-ganglionnaire. Le Pr Gillot a identifié sur des dissections de cadavres un système situé au niveau du triangle de Scarpa, entre la grande veine saphène et la saphène accessoire antérieure. Cela a été confirmé par les études échographiques de P. Lemasle. Appelé réseau dystrophique de la lame lympho-ganglionnaire, ce système est un réseau chevelu de petit calibre (1 ou 2 mm) qui traverse les ganglions ou est situé à côté d'eux, et vient s'aboucher dans la veine saphène. Dans certains cas, bien que le chirurgien ait enlevé la saphène, il se produit une récidive qui provient du réseau dystrophique. Celui-ci s'est redéveloppé et a donné naissance à un nouveau réseau variqueux pathologique.
Le troisième est lié aux perforantes. Dans certains cas, des perforantes se recanalisent, c'est-à-dire que des varices se reforment à partir de la veine profonde et viennent réalimenter un réseau variqueux.
Le quatrième est du à l'angiogenèse, qui touche environ de 5 à 7 % de la population. L'angiogenèse est la capacité à redévelopper des veines, même si elles ont été opérées. On pense qu'il se produit un essaimage des cellules endothéliales, d'où le développement d'une angiodysplasie qui donne naissance à de nouvelles varices.
Enfin, le cinquième résulte de l'apparition de varices qui viendraient d'un autre territoire. Ainsi, même si le traitement chirurgical a été bien fait, des veines qui viennent de la paroi abdominale, que ce soient les veines circonflexes, iliaques ou sous-cutanées abdominales, donnent naissance à un réseau variqueux sur la face externe ou intérieure de cuisse.
D'après un entretien avec le Dr Frédéric Vin, président de la Société française de phlébologie (Paris).
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