Election présidentielle
Réunis à l'initiative de l'Union en mouvement (UEM) qui regroupe les chiraquiens, quelque 500 professionnels de santé ont écouté plusieurs parlementaires RPR, UDF ou DL défendre le projet porté par Jacques Chirac dans la course à l'Elysée, et plus encore dans la bataille des législatives.
Le second tour de l'élection présidentielle n'est visiblement plus le sujet d'inquiétude numéro 1 des lieutenants du président sortant . « Nous ne nous attendions pas à cette configuration », reconnaît le Pr Jean-Michel Dubernard, député (RPR) du Rhône, tout en soulignant que Jean-Marie Le Pen, l'adversaire surprise de Jacques Chirac, « n'a pas de programme » dans le domaine de la santé. « Le Pen n'a d'autre programme que des incantations ou des violences verbales », renchérit le Dr Pierre Morange, secrétaire national de la santé au RPR. Face au vide, l'UEM botte en touche et préfère se concentrer sur la perspective des législatives des 9 et 16 juin. « Le scrutin, dans six semaines, va être très difficile. Nous allons avoir besoin de tous les professionnels de santé », affirme Jean-Michel Dubernard. Le rival est désigné, c'est celui que l'on attendait pour la présidentielle : la gauche en général, et le Parti socialiste en particulier. Pierre Morange fait un bilan peu reluisant des cinq années de gouvernement de la gauche plurielle - « Elle nous laisse une fracture sanitaire ouverte et une facture économique différée. Pour la santé, la gauche, c'est zéro réforme et zéro prévoyance » - et en tire les conséquences : « J'appelle à zéro vote pour la gauche aux législatives. »
Pris à partie par des professionnels de santé qui ne se remettent pas du plan Juppé - « Allez-vous tenir vos promesses ? », « Etes-vous dans un vrai schéma de rupture avec 1996 ? » -, les fidèles de Jacques Chirac mettent les points sur les « i ». « L'erreur a été de ne pas comprendre que pour réussir une politique de santé, il faut qu'elle soit portée par les professionnels de santé. (...) La page est tournée et nous allons aborder les choses avec une philosophie nouvelle », insiste le Pr Jean-François Mattei, député (DL) des Bouches-du-Rhône.
« Jacques Chirac a pris la mesure de nos difficultés, il a compris ce qui se passait chez nous. Il nous fait confiance et compte sur nous pour l'aider », assène, pour sa part, le Pr Dubernard, tandis que Marie-Thérèse Hermange, secrétaire nationale du RPR chargée de la famille, enfonce le clou : « Vous ne supportez plus d'être les boucs émissaires des déficits de l'assurance-maladie. Jacques Chirac a entendu votre message. »
Pour preuve de la bonne volonté du président-candidat, des signaux sont, une nouvelle fois, envoyés aux métiers de la santé. Pierre Morange parle de « remise à plat impérative des conditions de rémunération des professionnels de santé libéraux », rappelle que « Jacques Chirac a très clairement approuvé la consultation à 20 euros ». Jean-François Mattei juge qu' « une nouvelle négociation conventionnelle sur les actes et la nomenclature doit commencer immédiatement ». L'institution hospitalière n'est pas oubliée, à laquelle Jean-Michel Dubernard promet « une modification des statuts (des établissements) » et « des carrières plus attractives ».
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