Une étude américaine

Les chiffres de l’obésité revus à la hausse

Publié le 04/04/2012
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L’épidémie d’obésité est plus importante que prévue aux États-Unis : c’est ce que révèle une étude, publiée dans le journal « PLoS ONE ». Des chercheurs ont montré que les résultats obtenus à partir de l’indice de masse corporelle (IMC), sous-estimaient largement l’obésité, en comparaison des chiffres donnés par le scanner DXA (Dual Energy X-ray Absorptiometry), qui calcule simultanément la masse graisseuse, la masse musculaire et la densité osseuse. L’écart dans les résultats est particulièrement significatif chez les femmes âgées et celles avec un taux de leptine élevé dans le sang.

L’étude montre que 39 % des Américains qui sont considérés en surpoids en raison de leur IMC, sont en fait obèses selon le scanner DXA. Eric Braverman, l’un des chercheurs (PATH Foundation NY), explique que l’IMC est enclin à sous-diagnostiquer l’obésité, alors que cette autre technique montre la distribution de la masse graisseuse dans le corps. Les deux auteurs de l’étude soulignent la facilité, la sécurité et le coût peu élevé de l’indice de masse corporelle, mais estiment qu’il s’agit d’un outil daté qui a besoin d’évoluer afin de pouvoir évaluer correctement l’adiposité. « Ces estimations sont fondamentales pour que la politique américaine puisse répondre à l’épidémie d’obésité, et elles sont centrales pour concevoir des interventions visant à freiner sa croissance », expliquent les chercheurs. « La politique actuelle peut être imparfaite car elle est basée sur l’IMC. » Les auteurs de l’étude ont également montré que le taux de leptine est fortement corrélé à la masse graisseuse. En l’absence d’un outil tel que le scanner DXA, ils suggèrent que le taux de leptine soit utilisé conjointement avec l’IMC, ce qui permettrait d’obtenir des mesures plus précises de l’adiposité.

CÉCILE RABEUX

Source : Le Quotidien du Médecin: 9110