« Paroles, paroles, paroles... » Les chefs de clinique affichent leur scepticisme face aux promesses du gouvernement qui, depuis maintenant plus d'un an, feraient bien de devenir réalité.
C'est sans légèreté aucune que les chefs de clinique assistants prennent les choses en main. En jeu : le paiement de la prime d'exercice public exclusif, qui devrait être honorée depuis le 15 mars 2002 et le congé paternité de 15 jours. Deux dispositions statutaires dont disposent déjà assistants et praticiens hospitaliers.
L'INSCCA (Inter syndicat national des chefs de clinique assistants des hôpitaux de ville de faculté) a décidé, lors d'une assemblée générale, de lancer un ultimatum au gouvernement : si le 28 janvier, le protocole d'accord signé il y a un an entre l'INSCCA et le ministère de la Santé (qui envisageait une telle amélioration statutaire) n'est toujours pas paru au « Journal officiel », tous les chefs de clinique (CCA-AHU) feront grève totale, hospitalière et universitaire pendant deux jours. Ils pourraient même durcir le mouvement en n'assurant plus aucune garde ni astreinte à partir du 31 janvier. « Nous avons d'ores et déjà informé les universités et les directeurs de cette grève éventuelle afin que les unes s'organisent pour les surveillances des concours et examens et que les autres prévoient des remplaçants pour les gardes et astreintes », explique le Dr Grégory Perrard, vice-président de l'ISNCCA.
Depuis plusieurs jours, toute personne qui vient en consultation auprès d'un chef de clinique se voit bénéficier d'un « acte médical gratuit ». Les chefs de clinique ont en effet entamé leur mouvement de protestation en assurant la gratuité de toutes leurs consultations. « Nous craignons simplement que les responsables des CHU ne relancent les patients ultérieurement pour leur réclamer le paiement de ces consultations. C'est pourquoi nous prenons le temps de bien informer nos patients sur les raisons de la gratuité de ces actes. » Le mouvement est pour l'instant suivi très largement dans toute la France, même si, admet Grégory Perrard, « la mobilisation est difficile dans certaines grandes villes ». Paradoxalement en effet, les villes les plus importantes affichent des taux de mobilisation les plus bas. C'est à Limoges qu'ont été enregistrés des taux de grève (près de 90 %) et une couverture médiatique exceptionnels. De plus, convient le Dr Perrard, « nous connaissons la spécificité de la relation entre le chef de clinique et son patron. Il est très clair que certains chefs de service exercent une pression remarquable sur leurs chefs de clinique et qu'il est impossible pour eux d'enfreindre les règles ».
La Conférence des doyens a officiellement manifesté son soutien aux chefs de clinique dans leur combat. « Secondairement, précise le Dr Perrard, il s'agit pour nous de nous affirmer, de montrer que nous sommes à l'écoute des événements qui font l'actualité à l'hôpital (RTT, nouvelle convention, recrutement de médecins étrangers).
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