Il y a cent ans, le « BMJ » (1904 ; i : 205) exprimait son agacement devant des publicités « avant-après » pour les chauves. D'autant que tous les scientifiques admettaient que l'alopécie essentielle était incurable. « Sabouraud dit qu'on ne peut pas guérir la calvitie ni restaurer la chevelure sur les scalps dénudés. Notre impuissance en la matière est due à notre ignorance sur l'étiologie de la maladie. »
A l'époque, on n'en est qu'aux (nombreuses) hypothèses, parmi lesquelles la dissipation, la sédentarité, le fait de couper les cheveux trop courts ou de les porter trop longs, une alimentation trop carnée, l'usage de chapeaux trop lourds, non ventilés, l'alcool ( « bouc-émissaire universel ») et les microbes.
Neuf ans plus tard. Au cours des Entretiens de dermatologie de 1913, Sabouraud fait état d'un travail du médecin de la cour du dernier sultan de Constantinople : sur les 157 eunuques du sérail, aucun n'est chauve (sauf un qui n'a aucun poil sur le corps - peut-être une pelade universelle). Enfin, en 1940, Hamilton montre un lien entre alopécie et androgènes : des adolescents castrés en bas âge, quoique génétiquement prédisposés à l'alopécie, ne perdent pas leurs cheveux ; en revanche, l'administration d'androgènes provoque la chute.
« BMJ » du 4 septembre 2004 et http://www.hairsciences.com
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