Les cellules souches sont caractérisées par leur capacité d'autorenouvellement et, dans des conditions particulières de culture, elles peuvent donner naissance à différents types cellulaires.
Une réflexion active est en cours chez les spécialistes de la SEP sur les potentialités offertes par les différents types de cellules souches, avec deux objectifs : tenter de réparer les altérations de la myéline et protéger les axones, explique « au Quotidien » le Pr Catherine Lubetzki (hôpital de la Salpêtrière, Paris).
Un potentiel extraordinaire
« Elles représentent par leur potentiel extraordinaire un outil thérapeutique fascinant », indique Catherine Lubetzki. « Mais il faudra, avant toute application thérapeutique, être sûr que l'utilisation des cellules souches ne présente pas de risque, en particulier cancéreux, car ces cellules sont à fort renouvellement. »
Des résultats expérimentaux ont été obtenus chez les animaux (murins et singes), permettant de travailler dans deux voies.
Premièrement, la voie endogène. On espère utiliser les cellules souches endogènes du système nerveux adulte (cellules souches neurales) pour favoriser la réparation de la myéline. Il existe des avancées des connaissances sur la nature des cellules souches endogènes, sur les facteurs de croissance et sur les gènes qui peuvent modifier leur devenir. On commence à connaître les gènes de spécification qui activent les précurseurs vers un destin oligodendroglial.
Deuxièmement, la voie exogène. Est-il approprié de transplanter des cellules souches ou des cellules précurseurs pour réparer la myéline ? On peut envisager de transplanter des cellules embryonnaires, ou d'autres cellules pouvant jouer le rôle de précurseurs (cellules de Schwann ou cellules du bulbe olfactif).
Un essai chez trois patients aux Etats-Unis
Un essai est en cours à l'université de Yale aux Etats-Unis à l'aide de cellules de Schwann chez trois patients. Le principe est de prélever des cellules de Schwann des nerfs périphériques, de les faire s'expandre avec des facteurs de croissance pour ensuite les transplanter au niveau des lésions. La remyélinisation sera évaluée par biopsie cérébrale.
On peut aussi envisager de greffer des cellules de moelle osseuse, bien que les résultats expérimentaux soient contradictoires quant à leur capacité à induire une remyélinisation.
Pour les applications chez l'homme, il sera nécessaire de déterminer les types de patients et les types de lésions qui pourront être concernés.
D'après un entretien avec le Pr Catherine Lubetzki (présidente du Comité scientifique de l'ARSEP)
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