Manque d'interféron gamma et de perforine

Les CD8 désarmés face au mélanome

Publié le 14/04/2004

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POURQUOI LES TUMEURS malignes échappent à l'action du système immunitaire et se développent une fois que ce dernier a perdu la bataille ? Qu'est-ce qui rend les lymphocytes déficients ? Telles sont les questions que se posent des chercheurs de Lausanne qui, avec une équipe de New York (Cancer Vaccine Collaborative), sont engagés dans un travail collaboratif préliminaire portant sur un vaccin fondé sur un antigène de mélanome, Melan-A/MART-1. Pedro Romero et coll. (Lausanne) publient dans « Cancer Research » l'identification de deux défauts moléculaires au niveau des CD8, cellules cytotoxiques qui ont pour rôles de reconnaître un antigène spécifique de cancer et de lyser les cellules qui le portent. Dans le cas présent, il s'agit de l'antigène spécifique de mélanome Melan-A/MART-1. Sur les CD8 recueillis au niveau des tumeurs, les chercheurs observent : une réduction de la libération d'interféron gamma (qui active la stimulation immunitaire) et une réduction de l'expression d'une protéine nommée « perforine » (qui est essentielle à la destruction cellulaire). Ces observations ont été possibles grâce au développement de l'utilisation des « tétramères fluorescents », qui représente une nouvel outil.
A côté de cela, les CD8 homologues prélevés dans le sang périphérique des malades restent compétents.
D'où la conclusion que l'environnement tumoral semble avoir neutralisé les fonctions cytotoxiques.
Des prélèvements de CD8 ont été réalisés en différents sites chez des patients ayant un mélanome avancé : au niveau du sang périphérique, des tumeurs sous-cutanées et des métastases et des ganglions lymphatiques envahis.
Un élément important est que ces effets associés à la présence de la tumeur apparaissent réversibles : les CD8 perdent rapidement leurs défauts lorsqu'ils sont mis dans un milieu de culture additionné de cytokines. « Les cellules sont saines, elles prolifèrent et leurs propriétés cytotoxiques sont restaurées », observent Romero et coll.

> Dr BÉ. V.