Le pourcentage de lymphocytes T CD4 présents parmi l'ensemble des cellules T comptées chez des enfants âgés de plus de 2 ans et infectés par le VIH1 donne une indication sur leur risque de développer un SIDA à court terme. En revanche, l'association entre la charge virale et la progression de la maladie ne semble pas fiable chez les jeunes patients.
Ces informations, publiées cette semaine dans le « Lancet » par le « HIV Paediatric Prognostic Markers Collaborative Study Group », pourraient aider les médecins à déterminer le moment auquel il est opportun de démarrer un traitement antirétroviral chez un enfant séropositif.
Entre 20 et 25 % des enfants infectés par le VIH1 développent un SIDA ou meurent au cours des premières années de leur vie. D'autres enfants ne présenteront aucun symptôme avant l'adolescence ou même le début de leur vie d'adulte. Compte tenu de la toxicité des traitements antirétroviraux, en particulier celle des multithérapies les plus efficaces, il serait souhaitable de pouvoir distinguer les enfants qui risquent de développer rapidement la maladie des autres enfants. Cette distinction permettrait non seulement de ne traiter que les enfants à risque, mais aussi, en commençant les traitements le plus tardivement possible chez les enfants les moins à risque, de diminuer leur chance de devenir trop vite résistants aux molécules antivirales disponibles.
Pour qu'une telle stratégie thérapeutique puisse être mise en place, il était nécessaire de découvrir une manière d'estimer le risque de progression à court terme de la maladie chez les enfants séropositifs.
Pourcentage de CD4 en dessous de 15 %
Dans cette optique, le « HIV Paediatric Prognostic Markers Collaborative Study Group » a réalisé une métaanalyse à partir des données individuelles longitudinales de près de 4 000 enfants infectés par le VIH. Les auteurs ont fondé leur étude sur l'évolution du pourcentage de lymphocytes CD4 parmi les cellules T des jeunes patients ainsi que sur leur charge virale. Les données ont été analysées en fonction de l'âge des malades.
Cette étude a démontré que, chez les enfants âgés de plus de 2 ans, le risque de décès augmente de manière importante lorsque le pourcentage de CD4 parmi les cellules T est inférieur à 10 %. Le risque de développer la maladie dans les douze mois augmente dès que le pourcentage de CD4 descend en dessous de 15 %. Au-dessus de 15 % de CD4, le risque de voir la maladie progresser à court terme reste faible et assez stable. En outre, pour un même pourcentage de CD4, le pronostic associé à un enfant de moins de 2 ans est moins bon que celui associé à un enfant de plus de 2 ans. Enfin, il est apparu que la maladie se développait plus rapidement chez les enfants dont la charge virale est supérieure à 100 000 copies/ml. Cependant, cette association n'est pas la plus fiable.
Les auteurs essayent maintenant de construire un modèle prédictif se fondant à la fois sur le pourcentage de CD4 et la charge virale des enfants.
« The Lancet » du 15 novembre 2003, pp. 1605-1611.
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