L E grand public était la principale cible visée par les premiers états généraux de la cardiologie, que viennent d'organiser le Syndicat national des spécialistes des maladies du cur et des vaisseaux (SNSMCV), les sociétés et associations de cardiologie (SFC, FFC, CNCF et Cardiologie Pratique) avec plusieurs associations de patients.
La première cause de mortalité en France n'est pas le cancer, mais les maladies cardio-vasculaires, rappellent les cardiologues. « Pour parvenir à impliquer la population et lui faire connaître l'importance de l'enjeu,il est nécessaire d'informer régulièrement le public sur les progrès techniques et médicamenteux mis à sa disposition, en sachant que, même si ces progrès ont un coût, c'est aux Français qu'il appartient de choisir ou non de les assumer », explique le Dr Christian Aviérinos, président du SNSMCV.
Les états généraux de la cardiologie, qui s'adresseront davantage aux médecins généralistes l'an prochain, représentent cette année « un galop d'essai » qui doit déboucher sur « une réflexion et une action à très long terme », précise le Dr Alain Sebaoun, vice-président du syndicat des cardiologues. La sensibilisation du grand public doit en effet déboucher, selon lui, sur « la création de besoins, d'une demande, auxquels les médecins se décideront à répondre ».
Les efforts de prévention restent « notoirement insuffisants », estime le Dr Aviérinos. Pourtant, les cardiologues soulignent l'efficacité de quelques principes simples tels que : le dépistage et le traitement de l'hypertension artérielle et des autres facteurs de risques (tabac, cholestérol), la bonne observance de la thérapeutique médicamenteuse et diététique, l'éducation devant les signes d'alerte (douleurs thoraciques), etc. « Quand les professionnels de santé (NDLR - spécialiste, généraliste, pharmacien, diététicienne) arrivent à faire passer un message commun au patient, on améliore l'observance de 30 % », relève le Dr Sebaoun.
La prévention : un acte chronophage
« Aujourd'hui, la prévention n'est pas considérée en France comme un acte noble, poursuit-il. D'ailleurs elle n'est même pas rémunérée. On n'y participe pas car c'est un acte chronophage. » D'où l'idée du SNSMCV, dans son livre blanc publié en janvier, de créer un « acte de prévention et d'éducation sanitaire » en cardiologie, ciblée sur l'hypertension artérielle compliquée. Le Dr Aviérinos espère que cette proposition trouvera dans le courant de l'année un écho favorable auprès des caisses d'assurance-maladie, des fonds régionaux d'aide à la qualité des soins de ville (FAQS) ou de partenaires privés.
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