Angèle a 30 ans. Elle souffre d'un anévrisme aortique, ce qui ne l'empêche pas de travailler mais lui a valu une fin de non-recevoir des assurances lorsqu'elle a voulu emprunter pour acheter son logement. Roger, 28 ans, n'a pas pu non plus réaliser son projet immobilier pour cause d'antécédent médical : une fibroélastose.
Deux exemples entre mille de discrimination liée à la maladie. Ils sont cités par la FNAMOC (Fédération nationale des associations de malades cardio-vasculaires et opérés du cur), qui a décidé de recenser toutes les difficultés rencontrées par les cardiaques dans leur vie sociale ou professionnelle.
Ils sont 250 000 chaque année victimes d'un problème cardiaque. Déclarés guéris ou sous traitement efficace, ils ont souvent du mal à retrouver une vie normale parce que présentant un « risque aggravé ». Certains ont du mal à obtenir un crédit et n'ont plus droit à certaines assurances : la convention Belorgey signée en 2001 entre les associations et les professionnels n'est pas appliquée et chaque année de 200 000 à 300 000 personnes se voient refuser un crédit pour raisons médicales. Difficile aussi parfois de retrouver une activité, à moins d'appartenir à l'administration ; les greffés du coeur - plus de 3 500 - notamment sont victimes de l'image héroïque que garde encore la transplantation. « C'est une chose d'apprécier le caractère extraordinaire de certaines résurrections, c'en est une autre d'embaucher tel homme ou telle femme transplanté, dit Jean-Claude Boulmer, vice-président de la fédération. Les bons sentiments s'évaporent comme par enchantement et, tous comptes faits, le transplanté cardiaque qui se présente à un employeur est dans une situation assez comparable à un homme qui sort de prison et cherche un emploi. » La précarité n'est parfois pas loin.
Les Assises du coeur
Combien de personnes sont-elles victimes de discriminations de ce type ? La FNAMOC appelle tous les opérés ou malades cardiaques à témoigner, s'ils ont rencontré ou rencontrent des difficultés pour accéder au crédit, faire valoir leurs droits auprès de la Sécurité sociale, maintenir leur niveau de vie, reprendre une activité professionnelle ou obtenir un reclassement, obtenir la qualité de travailleur handicapé, une allocation d'adulte handicapé, la carte d'invalidité... Les patients peuvent envoyer leur témoignage par écrit ou répondre à un questionnaire en ligne*. Ces témoignages permettront de faire un état des lieux qui sera présenté lors des Assises du cur, à Paris les 4 et 5 octobre. Ils appuieront l'une des revendications de la FNAMOC, la création d'un statut de handicapé cardiaque.
* FNAMOC, CH Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75674 Paris Cedex 14, tél./fax 01.45.65.12.14, www.fnamoc.com.
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