APRÈS LES ULTIMES ÉPREUVES du concours de l'internat qui se sont déroulées à Rungis les 18 et 19 mai, certains candidats criaient à l'injustice (« le Quotidien » du 26 mai). Ils sont aujourd'hui passés à l'action pour protester contre le nombre et la répartition géographique des postes de spécialités offerts à l'issue de leur concours. Réunis au sein du collectif des futurs internes de France, fraîchement créé, ils envisagent d'engager un recours devant le Conseil d'Etat. Une vingtaine d'entre eux ont fait appel au cabinet Lyon-Caen de Paris pour casser l'arrêté paru le 4 mai au « Journal officiel », qui fixe le nombre de postes offerts au concours de l'internat ainsi qu'aux épreuves classantes nationales (ECN, qui auront lieu les 14 et 15 juin et remplaceront définitivement le concours de l'internat l'année prochaine).
« Nous estimons qu'il y a rupture d'égalité des chances entre les candidats de ce concours qui sont tous ou presque des redoublants et les candidats des précédents concours », explique Alain, étudiant parisien et « meneur » de la coordination, qui préfère taire son identité. « Pendant plusieurs mois, le ministère de la Santé nous a promis que le nombre de postes offerts aux candidats cette année serait proportionnel au taux de réussite des redoublants des années précédentes. Ce n'est pas le cas. Seulement 357 postes de spécialité ont été ouverts au concours pour 714 étudiants inscrits, soit 50 % », poursuit Alain. Avec les membres de son collectif, il réclame l'ouverture de 140 postes de spécialité supplémentaires, « qui reviennent de droit aux étudiants », clame-t-il.
Soutien du Pr Grimaldi.
Le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière, a publiquement apporté son soutien au collectif des futurs internes de France. Il a renouvelé sa menace de démissionner de son poste de coordinateur de la formation des internes avec vingt-cinq chefs de service de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) si l'effectif des internes n'était pas revu à la hausse dans les hôpitaux parisiens à la rentrée (« le Quotidien » du 5 mars).
Le collectif n'a pas perdu son temps. Reçu successivement aux ministères de l'Éducation nationale et de la Santé, responsables des études médicales, le collectif garde espoir d'obtenir satisfaction. Un prochain rendez-vous au ministère de la Santé est fixé demain. « Nous souhaitons une augmentation des postes et une répartition plus équitable entre les disciplines, mais nous pensons aussi à l'avenir. Il faut dès maintenant songer à la répartition des terrains de stage entre les internes issus du concours de l'internat et des épreuves classantes nationales. Hors de question que les internes issus du concours ne disposent que des terrains de stage restants », commente Yann, un étudiant montpelliérain. Aucun interclassement n'étant possible entre les deux concours, il est envisagé que tous les internes issus des ECN, puis tous ceux du concours de l'internat choisissent leur stage semestriel. Puis dans l'ordre inverse le semestre suivant.
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