Maîtrise des dépenses

Les caisses de Rhône-Alpes multiplient les actions en faveur des génériques

Publié le 04/07/2006
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

EN RHÔNE-ALPES, comme ailleurs, la pharmacie reste le poste qui contribue le plus à l’évolution globale des dépenses de soins ambulatoires.

Néanmoins, «une inflexion significative est observée en 2005», a indiqué Georges Dorme, directeur de l’union régionale des caisses d’assurance-maladie (Urcam), lors du bilan annuel de l’Observatoire du médicament (1). Cette inflexion de la courbe «est en partie liée à une moindre évolution des dépenses de pharmacie et, en partie, au basculement en 2005 de certaines dépenses des cliniques privées du secteur soins de ville au secteur hospitalisation», a-t-il précisé.

L’observatoire estime qu’il reste toutefois des efforts à faire, notamment en termes de prescription de génériques. Surtout dans la perspective de 2007, puisque l’on sait que l’assurance-maladie souhaite que le médicament contribue largement aux 720 millions d’économies qu’elle préconise.

Parmi les cinq familles de médicaments en tête des remboursements de médecine de ville pour 2005 figuraient les statines et les inhibiteurs de la pompe à protons (Ipp), représentant respectivement 98,9 millions d’euros et 69,6 millions d’euros remboursés. Or, rien que dans ces deux classes, «la prescription de génériques permettrait de faire des économies importantes, à qualité de soins égale», affirme Georges Dorme.

Prenant l’exemple de l’oméprazole à haut dosage, il a rappelé que le taux de pénétration des génériques pour cette molécule était de 70,68 % en ville et de 57,6 % à l’hôpital. En émettant l’hypothèse que l’oméprazole générique aurait été le seul Ipp à haut dosage prescrit et délivré en 2005, «le régime général de l’assurance-maladie en Rhône-Alpes aurait économisé 9,69millions d’euros», calcule le directeur de l’Urcam.

Actions sur les officinaux.

Bien que l’augmentation de la prescription de génériques ait fait partie des objectifs de maîtrise médicalisée pour les libéraux en 2005, l’observatoire déplore que leur part de marché dans le total des médicaments ait régressé de 12,5 à 11,7 % entre le premier et le dernier trimestre 2005. Mais, au premier trimestre 2006, une progression à 15,2 % a enfin été enregistrée. L’engagement national signé avec les pharmaciens en janvier n’y est pas étranger : à Lyon, par exemple, «nous avons rencontré la totalité des pharmaciens: chaque officine a désormais un objectif, et s’il n’est pas atteint, il y aura une nouvelle rencontre», explique Anne-Marie Vallucci, directrice adjointe de la Caisse primaire d’assurance-maladie.

Cette mesure visant à inciter les pharmaciens à la substitution s’est doublée d’une action de sensibilisation aux génériques des assurés, qui ont tous reçu un courrier de la Caisse. Une démarche plutôt bien perçue, selon la Caisse, qui observe avec satisfaction que la part du nombre de boîtes de génériques remboursés dans le répertoire est passée de 52,6 % fin 2005 à 63,2 % en mai 2006. Dans certains départements de Rhône-Alpes, cette progression est encore plus marquée : dans la Drôme, par exemple, l’objectif national fixé à 68 % vient d’être atteint. Comment expliquer ces écarts de comportement entre les prescripteurs ?

Pour le Dr Serge Marvalin, médecin-conseil, chef du service des relations avec les professionnels de santé, au service médical régional, «dans les villes où il y a un CHU, on note des prescriptions moins importantes de génériques, moins dix points parfois». Les spécialistes semblent plus réticents à utiliser des génériques.

On se souvient (« le Quotidien » du 28 avril) que pour inciter les hospitaliers à prescrire en dénomination commune internationale (DCI), la mission régionale de santé a mis à la disposition des praticiens de 37 établissements rhônalpins un logiciel de prescription en DCI, élaboré par le CHU de Grenoble.

Le bilan de cette expérimentation sera tiré à la fin de cette année.

> CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7993