DE NOTRE CORRESPONDANTE
RÉCEMMENT élu à la présidence du Snch (Syndicat national des cadres hospitaliers), Philippe El Saïr, également directeur du centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône, n’a pas choisi Toulouse par hasard pour entamer son tour de France des régions. «Midi-Pyrénées est une région dynamique, mais elle est surtout très représentative des problèmes nationaux. Des hôpitaux y sont en déficit et la pénurie médicale y est préoccupante», explique-t-il.
A six mois des échéances présidentielle et législatives, le président du Snch s’est fixé des objectifs clairs : consulter les adhérents sur le terrain et se mettre en ordre de marche pour interpeller d’ici le début de l’année les candidats à la présidence par quelques propositions percutantes. Pour le Snch, des décisions devront être prises dans les six mois qui suivront le scrutin. Un scrutin qu’il qualifie comme celui de la «dernière chance» pour l’hôpital. «Si l’on ne se donne pas les moyens de recruter les meilleurs gestionnaires et les meilleurs médecins pour le public, nos hôpitaux resteront cloués au sol pour vingt ans», prévient-il.
Transports et ALD : deux voies de maîtrise.
Son cheval de bataille ? Rebâtir un projet pour les établissements qui soit conforme aux attentes des métiers hospitaliers. Après une grande enquête lancée en septembre sur les directeurs d’hôpital, une seconde sera lancée auprès des autres cadres. Si le syndicat reconnaît que des réformes ont été amorcées depuis 2002, il craint que tout s’arrête au milieu du gué.
Au coeur de ses préoccupations : le management interne à l’hôpital. «L’Etat demande à l’hôpital d’être plus efficient, mais il ne nous donne pas les moyens de récompenser les cadres qui s’investissent… Que l’on nous dote d’un outil de management interne pour y parvenir!», s’indigne Philippe El Saïr, conscient qu’il faudra d’abord dépasser pour cela quelques réflexes corporatistes.
A propos du budget 2007 des hôpitaux, le syndicat des cadres considère que le gouvernement ne desserre pas l’étau sur l’hôpital, avec un objectif de dépenses en hausse de 3,5 %. Il plaide au plan national pour le retrait des deux mesures d’économies imposées, qu’il juge «discriminatoires et inefficaces», et suggère en revanche d’optimiser la maîtrise de la prescription de ville de l’hôpital. Philippe El Saïr propose deux pistes : les dépenses de transport, «un sujet sur lequel aucune sensibilisation n’a été menée», et les affections de longue durée. «Ces dernières bénéficient d’une prise en charge à 100%, or le service médical de la Cnam [Caisse nationale d’assurance-maladie] évalue 10 à 15% d’erreurs, il y a donc là 500millions d’euros faciles à économiser.»
Au plan régional, enfin, il souhaite que les marges des agences régionales d’hospitalisation (ARH) soient revues à la hausse, «sous peine que le nouveau Sros [schéma régional d’organisation sanitaire] ne soit pas appliqué. Il est indispensable que les établissements considérés comme productifs soient rebasés, car on sait bien que leurs déficits sont artificiels.» En Midi-Pyrénées, la mesure concernerait bon nombre d’établissements.
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