C'est la deuxième édition du « Baromètre des états hospitaliers ». L'enquête a été menée entre les derniers mois d'avril et de mai par la SOFRES, en partenariat avec « Décision Santé », Stan Le Scolan Conseil et la MACSF (Mutuelle d'assurances des professions de santé). Elle présente une photographie de l'opinion des cadres hospitaliers en 2003 - 300 cadres hospitaliers, du public et du privé, ont été interrogés, parmi lesquels des directeurs d'hôpital et de clinique, des DRH, des chefs de service, des praticiens hospitaliers et des surveillantes générales.
Premier enseignement de ce « baromètre » : une écrasante majorité de cadres (86 %), qu'ils travaillent dans les hôpitaux publics ou dans les cliniques privées, s'inquiètent des conséquences des contraintes budgétaires sur la qualité des soins. « Nous ne sommes pas en période de crise, mais nous pouvons y arriver », explique Frédéric Le Magny, de la SOFRES.
Dans un contexte économique difficile, l'idée qu'il va falloir faire évoluer les structures hospitalières a fait son chemin. Quatre-vingt-deux pour cent des personnes interrogées se disent favorables à la restructuration de l'offre de soins ; 81 % croient en l'amélioration de la qualité des soins grâce à l'accréditation.
Les établissements doivent changer (ils le doivent d'autant plus que, autre bémol, plus de la moitié des cadres soulignent une accentuation des inégalités interrégionales). Le peuvent-ils ? Quatre-vingt-six pour cent des cadres pensent que oui, ils ont la capacité d'évoluer, et, parmi ces 86 %, les plus confiants restent les cadres dirigeants, tandis que les réserves proviennent plutôt des soignants. Autre question : les établissements seront-ils capables, en évoluant, de répondre aux besoins de la population ? Si seulement 5 % des cadres dirigeants en doutent, 24 % des soignants sont pessimistes sur ce chapitre.
L'os de la RTT
En matière de gestion du personnel, le bilan est assez positif. Les cadres sont en effet de plus en plus nombreux à se dire satisfaits de leur environnement de travail (76 %) et de leur niveau de rémunération (59 %). Les deux problèmes majeurs restent, d'une part, la reconnaissance de leur activité et, d'autre part, l'insatisfaction que crée la gestion du temps de travail. Ils semblent d'accord pour dire que la réduction du temps de travail met les établissements en difficulté (88 %). « Seulement une personne sur deux met à profit son temps libre grâce à la RTT », remarque Stan Le Scolan. La charge de travail paraît de plus en plus lourde pour l'ensemble des acteurs interrogés (97 %), tandis que les responsabilités des soignants augmentent (88 %).
Malgré tout, la motivation des cadres hospitaliers est élevée. Sur une échelle croissante de 0 (pas du tout motivé) à 10 (très motivé), la note moyenne est de 7,7. Elle est un peu plus élevée que l'année dernière à l'hôpital public (7,8, soit 0,4 point de plus qu'en 2002) : elle baisse, en revanche, très légèrement dans le secteur privé (7,6, soit 0,2 point de moins).
En outre, pour plus de neuf cadres hospitaliers sur dix, les droits des patients sont aujourd'hui respectés. Cependant, la loi dite Kouchner de mars 2002 inquiète. Les cadres « perçoivent désormais une obligation de résultat et non plus seulement une obligation de moyens », estime Frédéric Le Magny. Pour 97 % des cadres, les patients sont de plus en plus exigeants et susceptibles de mettre en cause leurs responsabilités.
Comment les hospitaliers jugent-ils la manière dont les hôpitaux et les cliniques communiquent vers l'extérieur ? Soixante-huit pour cent des personnes interrogées sont satisfaites de l'image véhiculée par l'hôpital, mais la moitié d'entre elles n'est pas satisfaite de la communication menée par les établissements.
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