Pour son 56e congrès, qui s'ouvre demain à Amiens et durera deux jours, le Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH) se recentre sur ses adhérents.
« Directeurs et cadres hospitaliers : aspirations, revendications », tel est en effet le thème de cette manifestation à laquelle le contexte d'entre-deux-tours des élections législatives interdit quelque peu, il est vrai, de se montrer trop revendicatrice. Quatre ateliers vont donc s'intéresser à la gestion de la vie et de la carrière professionnelle des cadres de la fonction publique hospitalière, à leur reconnaissance, au rôle et à la position du cadre à l'hôpital, à la vie et aux conditions d'exercice de la fonction cadre. Car si le SNCH reconnaît que des premiers pas ont été franchis récemment dans le sens d'une revalorisation statutaire des cadres, il estime aussi qu'il reste du chemin à parcourir, notamment en ce qui concerne les cadres techniques.
D'un point de vue plus général, nul doute que le syndicat, en présence du directeur de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins, qui doit faire le voyage à Amiens, va profiter de la tribune de son colloque pour alerter les pouvoirs publics sur l'état de santé de l'hôpital. Même si le SNCH a déjà présenté la semaine dernière ses doléances au ministre de la Santé, Jean-François Mattei, il sera bon de les répéter, maintenant que la droite paraît installée - et bien installée - pour au moins cinq ans au gouvernement.
Fragilité
Aux yeux du SNCH, la situation de l'institution hospitalière publique est aujourd'hui « fragile » et réclame des « mesures immédiates ». Au premier rang de ces mesures, l'assainissement budgétaire : comme la FHF (Fédération hospitalière de France, qui regroupe la totalité des hôpitaux publics), le SNCH demande le rebasage des budgets 2002, ainsi que le financement des engagements pris par le gouvernement précédent. Il prend au mot le président de la République et détaille ce qu'il attend de l'engagement pris par Jacques Chirac de consacrer 6 milliards d'euros en cinq ans à l'investissement hospitalier. Un plan de relance de l'investissement « doit intégrer la mise aux normes des bâtiments existants, les constructions d'hôpitaux neufs, la modernisation et l'accroissement du parc des équipements, ainsi que la modernisation des système d'information », estime le SNCH.
Eu égard au « contexte économique délicat » dans lequel naviguent aujourd'hui les établissements, le SNCH le dit noir sur blanc : inutile de poursuivre « la politique de réduction des inégalités interrégionales ».
Du réalisme
Autrement dit, déshabiller l'un pour habiller l'autre n'a pas de sens quand le premier est déjà tout nu.
Au chapitre des 35 heures, le SNCH rejoint la FHF pour réclamer, côté personnels, des postes supplémentaires - il estime que 5 000 postes doivent être ajoutés aux 45 000 déjà promis en trois ans. Côté médecins, il ne voit pas d'autre solution, la démographie médicale et le nombre de postes vacants étant ce qu'ils sont, que d'imaginer des dispositions « transitoires ».
Visiblement excédés par des « textes réglementaires que les responsables hospitaliers ne sont plus en mesure d'appliquer en raison de leur profusion et de leur coût », les cadres et les directeurs de l'hôpital public font enfin à l'Etat et à ses nouveaux pilotes cette prière : « Un souci de réalisme doit désormais guider l'action du ministère de la Santé. »
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