Un chiffre d'affaires en augmentation de 15 %, un résultat net de + 29 % et la confirmation par son P-DG, Jean-François Dehecq, d'une croissance du bénéfice net sur l'année supérieure à 25 % : les résultats présentés par Sanofi-Synthélabo pour le premier semestre 2002 ne manquent pas d'éléments positifs, avec un taux de croissance parmi les plus élevés de l'industrie pharmaceutique.
Des résultats qui ont pourtant déçu les marchés, sensibles à des taux de marge brute et de résultats opérationnels inférieurs aux prévisions et aux attentes des experts, ainsi qu'à l'annonce par le laboratoire d'une croissance légèrement ralentie au second semestre. Ce ralentissement s'explique par le manque de résultat opérationnel dans le plan d'action mis en place pour Plavix durant le premier semestre. C'est Bristol-Myers Squibb, aux Etats-Unis, qui a lancé ce plan, qui visait à réduire le niveau de stock, trop élevé chez les grossistes. Le déstockage s'est traduit, pour Sanofi-Synthélabo, par un manque à gagner de l'ordre de 80 millions d'euros. En outre, la croissance sera plus faible. Cette perspective s'appuie sur l'observation d'un ralentissement généralisé d'un certain nombre de marchés pharmaceutiques, notamment européens.
De nombreux atouts
Autant d'éléments qui doivent être pris en compte. Mais le groupe possède de nombreux atouts.
Tout d'abord, une présence sur le marché américain qui continue à se renforcer, représentant désormais 35 % du chiffre d'affaires et 43 % du résultat opérationnel. Les ventes des trois « blockbusters » (médicaments qui font plus de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires sur l'année) y sont en forte croissance : 38 % pour Stilnox (Ambien sur le marché américain) ; 31 % pour Aprovel (Avapro) ; 31 % pour Plavix. A noter également, la reprise réussie d'Ambien avec le rachat des 51 % de Pharmacia dans Lorex Pharmaceuticals. Sanofi-Synthélabo dispose enfin d'un portefeuille de médicaments très équilibré, avec une concentration qui s'est renforcée. Le chiffre d'affaires consolidé des quinze premiers produits a représenté 67 % de celui du groupe au premier semestre 2002, contre 62 % pour le premier semestre 2001.
Cinquante molécules en développement
L'un des atouts majeurs du groupe réside dans la richesse et la productivité de sa recherche et développement : 50 molécules sont en développement, 21 en phases II et III.
Six nouvelles AMM ont été obtenues cette année, notamment l'indication de Plavix dans le syndrome coronarien aigu (AMM aux Etas-Unis en février et avis favorable du Comité des spécialités pharmaceutiques de l'agence européenne du médicament) en Europe en juin, et celle d'Aprovel dans la néphropathie diabétique (AMM en Europe, en juin). Sans oublier le lancement d'Arixtra aux Etats-Unis (février) et en Europe (mars).
Premier représentant d'une nouvelle classe d'antithrombotiques purement synthétiques visant à remplacer les héparines de bas poids moléculaire (d'extraction naturelle à partir de viscères de porc), Arixtra offre 50 % de supériorité en efficacité dans la chirurgie orthopédique avec une tolérance comparable. A noter également, l'enregistrement d'Eloxatine aux Etats-Unis dans des conditions exceptionnelles et son approbation en août par la FDA pour le traitement en deuxième ligne du cancer colo-rectal avancé (CCRA), ainsi que les résultats d'une étude présentée à l'ASCO en mai dernier montrant un bénéfice significatif en termes de survie dans le traitement de première ligne par rapport aux standards américains actuels.
Autant de perspectives plutôt rassurantes.
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