PASCALE FERRAN, 46 ans, n'a signé que trois films, « Petits arrangements avec les morts », « l'Age des possibles » et « Lady Chatterley ». Sa très belle et exigeante adaptation du roman de D. H. Lawrence a emporté le césar du meilleur film en même temps que quatre autres prix, dont celui, très justifié, de la meilleure actrice, à Marina Hands.
En recevant le premier de ces césars (meilleure adaptation pour Ferran, Roger Bohbot et Pierre Trividic), la réalisatrice a figé la salle en lisant un long texte sur «la violence économique» qui «tire vers le bas le goût du public», avec «des films de plus en plus riches d'un côté et de l'autre des films extrêmement pauvres», risquant de faire disparaître «les films dits du milieu (...) ceux qui étaient les meilleurs». En cause, le système de financement actuel, sur lequel les chaînes de télévision pèsent de tout leur poids, et, pour les intermittents du spectacle le passage d'un «système mutualiste» à «un système capitaliste».
« Lady Chatterley » est un film pauvre, qui, malgré ses trois heures et une distribution réduite jusqu'alors à quelques salles, a tout de même séduit 200 000 spectateurs. On est loin, certes, des 2,8 millions d'entrées de « Ne le dis à personne », qui a valu à Guillaume Canet, 33 ans, le césar du meilleur réalisateur et à François Cluzet celui du meilleur acteur, et des 3,2 millions d'« Indigènes », qui, lui, est reparti quasi bredouille (un seul prix, celui du meilleur scénario original).
Déception aussi pour Rachid Bouchareb et son équipe à Hollywood, où l'oscar du meilleur film étranger est allé, en toute justice, à « la Vie des autres », de l'Allemand Florian Henckel Von Donnersmarck. Un jeune réalisateur qui figure au palmarès à côté d'un ancien, déjà nommé cinq fois et jamais primé jusqu'alors : Martin Scorsese, 64 ans, récolte l'oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur pour « les Infiltrés » (également distingué pour l'adaptation et le montage).
Côté acteurs, pas de surprise : les souverains Helen Mirren (« The Queen ») et Forrest Whitaker (« le Dernier Roi d'Ecosse ») sont repartis avec leur statuette tandis qu'Alan Arkin, 72 ans, recevait un prix mérité pour son rôle de grand-père indigne dans « Little Miss Sunshine »).
Enfin, « Une vérité qui dérange » de l'ancien vice-président Al Gore, a séduit, après bien d'autres publics, les professionnels d'Hollywood, qui lui ont attribué l'oscar du meilleur documentaire. «Nous devons résoudre la crise climatique. Ce n'est pas un problème politique, c'est un problème moral», a lancé l'auteur à l'élégante assistance.
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