Les trois syndicats de biologistes (1) et le syndicat de l'industrie du diagnostic in vitro ont décidé de renouveler l'opération « dépistage gratuit de l'hépatite C », qu'ils avaient organisée l'année dernière, à la même époque, et qui avait remporté un certain succès.
Le 18 octobre prochain, les patients qui le souhaitent sont invités à se présenter dans les laboratoires de biologie médicale, qui auront clairement affiché qu'ils participent à cette opération, pour passer un test de dépistage de l'hépatite C. Cependant, pour éviter certains embouteillages dans des laboratoires et pour informer avec précision le public sur les structures qui assurent ce dépistage gratuit de l'hépatite C, un numéro Azur (0.810.853.853) sera accessible à toute personne qui le composera à partir du 8 octobre.
Un suivi des personnes détectées
Pour les biologistes « l'objectif et l'intérêt de cette journée est d'abord de développer le dépistage, de contribuer activement à une action de santé publique et également d'informer le plus largement possible sur l'hépatite C ».
C'est aussi dans cet esprit que chaque laboratoire qui participera à cette opération fera remplir à chaque personne qui se présentera un questionnaire précis. Il « est destiné à évaluer les perceptions du public à l'égard de l'hépatite C et du risque qui s'y rattache, ainsi que les motivations ou les résistances au dépistage ».
Cependant, des biologistes ne veulent pas se contenter de participer au dépistage. Ils veulent aussi assurer un suivi des personnes chez qui il se sera démontré que le virus est présent. « Il nous revient d'assurer la continuité de la prise en charge des soins », expliquent-ils. Dans cette perspective, il sera proposé à toutes les personnes qui se présenteront ce jour-là dans les laboratoires, de transmettre leurs résultats d'examen à leur médecin traitant. « Mais en cas de séropositivité, les biologistes, disent-ils, enverront systématiquement le résultat au médecin désigné par le patient lors de son arrivée au laboratoire.
« L'hépatite C est une maladie fréquente mais méconnue », disent encore les biologistes. D'où l'importance du dépistage. D'ailleurs, ils ne manquent pas de rappeler que l'expérience de l'année dernière a montré toute l'importance de ce genre d'opération. On se souvient en effet (« le Quotidien » du 17 novembre 2000) que, sur 22 000 personnes qui s'étaient présentées ce jour-là dans les laboratoires d'analyses participant alors à cette opération, 256 cas positifs avaient été détectés, soit 1,13 % des patients.
Un résultat qui confirme l'importance de l'infection en France. Elle toucherait environ 500 000 à 600 000 personnes, du moins si l'on en croit le rapport de la santé publique annexé au projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2001, qui regrettait dans le même temps que beaucoup de ces personnes atteintes l'ignorent complètement. Ce document insistait sur la nécessité d'organiser un dépistage d'envergure.
En réalisant ce vu, les laboratoires d'analyses médicales cherchent sans doute à combler une lacune dans la politique de prévention, mais ils veulent aussi montrer qu'ils sont un élément essentiel de la politique de santé publique et que l'on pourrait sans doute mieux les utiliser. « Les 4 200 laboratoires d'analyses, répartis sur tout le territoire français, disposent d'une somme d'informations importantes qui peuvent servir à la santé publique », disaient l'année dernière les organisateurs de la première journée de dépistage de l'hépatite C.
« Aux côtés des médecins, disent-ils aujourd'hui, les biologistes libéraux sont souvent le premier maillon du système de soins et disposent d'informations utiles à l'ensemble des autres intervenants ainsi qu'à la veille sanitaire et à la santé publique. Leur implantation géographique leur permet de s'impliquer avec efficacité dans la prévention. » Une manière de montrer aux pouvoirs publics, qui parfois leur reprochent le coût des analyses médicales dans le budget de l'assurance-maladie, toute l'importance du rôle et des missions qu'ils accomplissent.
(1) Syndicat des biologistes (SDB), Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) ; Syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC).
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