DE NOTRE CORRESPONDANTE
CHEZ LES BIOLOGISTES, la prévention est une idée fixe. Depuis quatre ans, le Syndicat des biologistes et le Syndicat national des médecins biologistes mènent déjà des campagnes de dépistage de l'hépatite C : en 2003, les laboratoires ont accueilli en une journée 80 000 personnes dans toute la France, dont 992 ainsi détectées ignoraient qu'elles étaient porteuses du virus. Cette année, après une campagne d'information par affichettes et dépliants, ils vont dépister les facteurs de risque cardio-vasculaire chez les 17-30 ans, en analysant leurs taux de HDL cholestérol, LDL cholestérol, triglycérides et glycémie.
Une cible jeune.
Ils s'adressent à une tranche d'âge qui se sent habituellement peu concernée par ce problème de santé. Et pourtant : « A partir de 16-17 ans, la régulation du cholestérol devient stable et, si le seuil d'alerte est dépassé, il l'est pour toujours, c'est donc une anomalie à dépister impérativement », estime le Pr Jean-Luc de Gennes, membre de l'Académie de médecine. Une action d'autant plus efficace, précise Jean Benoit, président du Syndicat des biologistes, que le dépistage est simple et qu'il est alors facile d'agir sur les facteurs de risque, par traitement ou par hygiène de vie, une fois les intéressés alertés. Pour cela, les biologistes s'entretiendront avec les jeunes concernés pour les inciter à consulter leur médecin traitant, à qui un courrier sera adressé. Ils en profiteront aussi pour donner quelques conseils à chacun, afin de permettre aux individus sains de le rester le plus longtemps possible.
Pour un dépistage systématique.
Comme le rappelle Claude Cohen, président du Syndicat national des médecins biologistes, les maladies cardio-vasculaires touchent 20 millions de Français (autant d'impacts sur les dépenses de santé...) et sont responsables de 32 % des décès. Les responsables des deux syndicats déplorent que le ministère et les caisses restent sourds à ces arguments en faveur d'un dépistage systématique de la population et ne participent même pas à la campagne des biologistes : ce sont les syndicats qui offrent les kits et les biologistes qui donnent leur temps. Deux mille laboratoires (la moitié des laboratoires privés de France) se sont pourtant portés volontaires. Une action qui, au-delà du bénéfice direct pour les patients, va permettre d'apporter des éléments statistiques pour apprécier les risques dans cette classe d'âge et l'impact de mesures préventives. Ces arguments chiffrés pèseront peut-être dans la balance de la politique de santé.
Renseignements : tél. 0800.156.156, www.ecoutesante.org/atoutcoeur.
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