Pour que le don reste un acte solidaire, gratuit, l’EFS doit continuer à assurer l’autosuffisance nationale en produits sanguins. L’établissement n’a pas le droit d’importer du sang, les besoins augmentent sensiblement : depuis 2001, la consommation en produits sanguins s’est accrue de près de 22 %. Absence de thérapeutiques alternatives, augmentation des pathologies ayant besoin de sang, hausse du nombre de malades, en raison notamment du vieillissement de la population… Autant de facteurs qui expliquent cette augmentation des besoins.
« Si on ne répond pas à cette nécessité de l’autosuffisance, les besoins des malades primeront et nous serons obligés d’importer du sang, explique Gérard Tobelem. Dès lors, la valeur "générosité" serait remise en question et nous pourrions être à la merci des marchands de sang. » Ce défi de l’autosuffisance se traduit par deux actions concrètes, que la journée des donneurs de sang permet entre autres de mettre à l’honneur : le recrutement de nouveaux donneurs, via des échanges pédagogiques avec la population, et la fidélisation des donneurs, en conservant les exigences de qualité et de sécurité, associée à une modification de l’organisation de la collecte. « 75 % des dons de sang proviennent de collectes mobiles car la France était auparavant essentiellement rurale, rappelle Gérard Tobelem. Il est aujourd’hui primordial que nous puissions conquérir les centres-villes, en nous mettant sur le passage des éventuels donneurs. » Un programme d’installation de maisons du don dans les villes de plus de 100 000 habitants est déjà en cours de réalisation. Pour fidéliser, toujours, l’EFS veille à adapter les horaires d’ouverture, tout en améliorant les conditions d’accueil des visiteurs.
Sécurité et efficacité.
Autre défi majeur, la sécurité. « Aujourd’hui, la transfusion française est regardée par nos voisins comme un modèle, ajoute-t-il. Il faut continuer à mériter cette confiance par un travail et une attention de tous les jours. » Sécurité du matériel, des produits, mais aussi des systèmes informatiques. « L’EFS a le plus de données individuelles sur le plus grand nombre de personnes », rappelle encore le Pr Tobelem.
Enfin, troisième challenge, l’efficacité économique. L’EFS, service public, se doit de faire en sorte de pratiquer des tarifs raisonnables, tout en dégageant des marges pour investir. Grâce notamment au dialogue entre médecins prescripteurs et ceux qui pratiquent les transfusions, la France se situe aujourd’hui en fin de peloton pour la consommation de produits sanguins en Europe. En outre, les tarifs de ces derniers sont en France relativement bas par rapport à ce qui se pratique chez nos voisins européens.
Des données que l’EFS entend bien continuer à maintenir, en comptant sur l’investissement des donneurs ainsi que sur celui de son personnel : près de 9 800 collaborateurs, répartis dans 17 établissements régionaux, dont trois outre-mer. Les personnels seront donc mobilisés le 14 juin prochain, avec 300 lieux de collecte dans le pays et l’installation d’un village scientifique à Paris (programme complet sur le site : www.dondusang.net).
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