Exercice physique
Tout le monde s'accorde aujourd'hui pour accuser le manque d'exercice physique d'être en grande partie responsable de l'augmentation de la fréquence des maladies cardio-vasculaires chez « l'homme moderne ». Il est désormais largement démontré que l'exercice physique a de multiples effets bénéfiques sur les perturbations des métabolismes lipidique et glucidique qui conduisent à l'augmentation du risque cardio-vasculaire. Toutefois, les mécanismes par lesquels l'activité musculaire exerce ses effets favorables sont encore mal connus.
Jusqu'à présent, on avait l'habitude de distinguer l'exercice en condition anaérobie, qui correspond à une activité musculaire brève et intense, comme le sprint ou la musculation, et l'exercice en condition aérobie, c'est-à-dire les activités d'endurance telles la marche, le jogging ou la natation. Une équipe autrichienne de Feldrich, représentée par Heinz Drexel, a évoqué une autre approche qui prend en considération la façon dont les muscles se contractent. Ces chercheurs distinguent ainsi les contractions concentriques, qui raccourcissent le muscle (soulever une charge, par exemple), des contractions excentriques, c'est-à-dire celles qui s'opposent à l'allongement du muscle (retenir une charge).
Pour vérifier les actions respectives de ces deux types d'exercice musculaire, cette équipe a recruté 45 volontaires sédentaires qu'ils ont répartis de façon aléatoire afin de leur faire suivre deux programmes d'entraînement physique différents pendant deux cycles de deux mois selon un schéma croisé. Au cours du premier cycle, ils devaient gravir de trois à cinq fois par semaine une côte de 600 mètres de dénivelé en courant (contraction concentrique) et la descendre au moyen d'une remontée mécanique et faire l'inverse au cours du second cycle.
Les résultats des différents tests effectués pour évaluer les métabolismes lipidique et glucidique au début et à la fin de chaque cycle sont assez surprenants. Les auteurs ont en effet constaté une amélioration significative de l'élimination du glucose après une hyperglycémie orale provoquée après la descente mais non significative après la montée. En revanche, la descente s'est révélée moins efficace que la montée sur l'élimination des triglycérides après une charge orale. Les deux types d'efforts sont accompagnés d'une diminution des concentrations sanguines de LDL cholestérol.
Ainsi, pour Heinz Drexel, les efforts musculaires de type excentrique et concentrique ont des effets favorables sur les métabolismes lipidique et glucidique. Les contractions excentriques améliorent davantage la tolérance au glucose que les contractions concentriques alors que les contractions concentriques favorisent l'élimination des triglycérides.
En dehors de leur caractère anecdotique, ces données sont intéressantes et pourraient être à l'origine d'une nouvelle approche où les efforts physiques impliquant des contractions excentriques pourraient être conseillés aux sujets ayant des difficultés à pratiquer les exercices classiques du fait de leur âge ou d'une surcharge pondérale, par exemple.
Enfin, à ceux qui n'ont pas la chance d'habiter à la montagne, Heinz Drexel rappelle que l'on peut, faute de mieux, monter ou descendre les escaliers !
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