L’ANTICORPS MONOCLONAL Xolair est administré tous les mois (ou quinzaine) en sous-cutané par un professionnel de santé dans le cadre d’une prescription hospitalière de spécialiste. Le délai d’évaluation de la réponse ne peut être inférieur à seize semaines. L’asthme persistant sévère est défini par la clinique et l’altération de la fonction respiratoire : symptômes quotidiens, exacerbations fréquentes, symptômes nocturnes fréquents, limitation des activités physiques, DEP ou Vems inférieur ou égal à 60 % de la valeur prédite et variabilité supérieure à 30 %. En France, 10 % des asthmatiques (environ 360 000 patients) ont une maladie sévère ; la moitié seulement mènerait une vie normale ; les trois quarts ont déjà eu recours aux soins d’urgence. Le risque d’hospitalisation (50 000 par an) est majoré et le risque vital reste présent avec 2 000 décès par an. La qualité de vie est altérée tant sur le plan physique que sur le plan psychique, avec des conséquences socio-économiques non négligeables.
L’étude GOAL illustre la difficulté de maîtriser les formes les plus graves d’asthme : 38 % ne sont pas bien contrôlés, malgré un traitement correct associant corticoïde inhalé (CSI) à forte dose et bêtamimétique continu inhalé à longue durée d’action. Les traitements additionnels classiques comme les corticoïdes oraux n’améliorent souvent qu’un pourcentage modeste de patients. Chez l’adulte, de 70 à 80 % des asthmes sont d’origine allergique, d’où l’intérêt de cibler les IgE qui jouent un rôle clé dès la phase précoce (dégranulation du mastocyte) de la cascade inflammatoire bronchique responsable des symptômes.
Liaison aux IgE libres.
L’omalizumab est le chef de file d’une nouvelle classe thérapeutique ; c’est un anticorps monoclonal humanisé qui se lie aux IgE libres circulantes au niveau de leur région Ce 3 et les empêche de se fixer aux récepteurs de haute affinité FCeR1 des cellules inflammatoires. Xolair permet également de réduire le nombre des récepteurs mastocytaires (rétrocontrôle). Du fait de son mécanisme d’action, il ne réagit pas avec les IgE déjà fixées, d’où une efficacité retardée : ce n’est pas un traitement de la crise d’asthme. Il est indiqué chez les patients de plus de 12 ans, en traitement additionnel du traitement de fond d’un asthme allergique persistant sévère mal contrôlé, lorsque le taux sérique initial d’IgE totales est élevé et que des tests cutanés ou Rast sont positifs aux pneumallergènes perannuels (acariens, moisissures, phanères). Les recommandations GINA 2005 le mentionnent.
L’étude INNOVATE.
L’étude INNOVATE sur sept mois chez 419 patients montre par rapport au placebo :
– une réduction d’un quart des exacerbations significatives, de moitié des exacerbations sévères et de 44 % des recours aux soins d’urgence (hospitalisations, consultations non programmées) ;
– une amélioration significative du DEP matinal et du Vems ;
– un score global de qualité de vie de 60 % contre 47 % ;
– une bonne tolérance ; les effets indésirables les plus fréquents sont : réactions au site d’injection, fatigue, céphalées.
Munich. Symposium et conférence de presse internationale organisés par Novartis en marge du 16e Congrès de l’ERS.
Xolair, mode d’emploi
En France où Xolair est en instance de commercialisation, une prescription initiale à l’hôpital ou en clinique, réservée aux pneumologues et aux pédiatres, est nécessaire avec renouvellement annuel à l’hôpital ou en clinique. Entre-temps, suivi et renouvellement peuvent être effectués par tout pneumologue ou pédiatre. Xolair, à conserver au réfrigérateur, est présenté sous forme de poudre à mélanger au solvant (la reconstitution dure vingt minutes). L’injection sous-cutanée est effectuée par un professionnel de santé. L’organisme continuant à produire des IgE, Xolair est administré à intervalles réguliers toutes les deux ou quatre semaines selon la dose à administrer, calculée en tenant compte du poids et du taux initial d’IgE (qui n’est pas un marqueur de réponse ni d’ajustement posologique ultérieur).
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