Une analyse portant sur les femmes de moins de 65 ans suivies dans le cadre de l'étude SOTI, menée chez des patientes ostéoporotiques avec un antécédent de fracture vertébrale, montre l'efficacité du ranélate de strontium dans cette tranche d'âge, avec une réduction significative du risque de nouvelle fracture vertébrale et un gain de masse osseuse.
LES DIX PREMIERES années suivant la ménopause constituent une période de perte de masse osseuse rapide, en raison du fort accroissement du renouvellement osseux secondaire à la chute de sécrétion estrogénique.
Il semblait donc particulièrement intéressant d'évaluer l'impact des traitements antiostéoporotiques chez les femmes ménopausées de moins de 65 ans.
Un travail présenté lors de la dernière session de l'Eular a porté sur l'efficacité et la tolérance du ranélate de strontium chez des femmes âgées de 50 à 65 ans suivies dans le cadre de l'étude SOTI (Meunier et coll. 2004 « N Engl J Med » 350 : 459-68).
Le ranélate de strontium (Protelos), traitement antiostéoporotique, qui à la fois réduit la résorption osseuse et stimule la formation osseuse, a fait la preuve de son efficacité antifracturaire lors des études de phase III : diminution significative du risque de fracture vertébrale de 49 % à un an et de 41 % à plus de trois ans, y compris chez les femmes âgées de 80 ans et plus.
Dans l'étude SOTI, menée chez des patientes ménopausées ostéoporotiques et ayant présenté au moins une fracture vertébrale, 353 femmes étaient âgées de 50 à 65 ans ; 168 ont bénéficié du traitement par ranélate de strontium (2 g/jour), 185 ont reçu le placebo. L'âge moyen, le T-scores au rachis et au col fémoral étaient comparables dans les deux bras thérapeutiques à l'inclusion. Après trois ans de traitement, le risque de fracture vertébrale était réduit de manière significative de 47 % dans le groupe ranélate de strontium. L'incidence à trois ans des fractures vertébrales était de 16,9 % chez les femmes traitées par Protelos versus 29,6 % chez celles ayant reçu le placebo. Cette réduction du risque de fracture vertébrale est à mettre en parallèle avec l'augmentation de la densité minérale osseuse (+ 13,7 % au rachis, + 7,5 % au col fémoral) comparativement au placebo.
Cette analyse démontre bien l'efficacité antifracturaire de Protelos chez des jeunes femmes ménopausées souffrant d'une ostéoporose sévère et confirme ainsi les bénéfices de ce traitement antiostéoporotique quel que soit l'âge des patientes.
D'après la communication de C. Roux.
Dans l'arthrose lombaire
L'analyse a posteriori de deux vastes études prospectives randomisées contre placebo, menées par des équipes française et belge*, montre que le ranélate de strontium retarde la progression de l'arthrose lombaire chez des femmes ostéoporotiques. mille cent cinq dossiers de patientes présentant à l'inclusion une arthrose lombaire ont ainsi pu être analysés. Plusieurs paramètres ont été mesurés sur les données disponibles à l'inclusion et, à la fin des essais cliniques, soit au terme de trois ans : la présence et la sévérité de l'ostéophytose antérieure et postérieure, l'existence et la sévérité du pincement discal et de la sclérose au niveau des espaces intervertébraux L1-L2, L2-L3, L3-L4, L4-L5. Par ailleurs, la douleur a été évaluée selon l'échelle de Likert. Après trois ans de traitement, 17,1 % des patientes sous placebo avaient une progression de leur arthrose lombaire contre seulement 9,9 % dans le groupe sous ranelate de strontium (p = 0,0005). Par rapport au placebo, le traitement actif a diminué de façon significative le nombre de patientes présentant une aggravation de leur pincement discal (p = 0,03). Le bénéfice du ranélate de strontium s'est aussi traduit par une réduction du pourcentage de patientes ayant une aggravation de leur ostéophytose antérieure, sans que cet effet n'atteigne le seuil de significativité statistique. Lorsque l'analyse a porté seulement sur les femmes ayant au moins une fracture vertébrale à l'inclusion, les auteurs ont mis en évidence, par rapport au placebo, une diminution significative de 59 % de la progression de l'arthrose lombaire sous ranélate de strontium (p < 0,0001), ainsi qu'un effet préventif sur l'évolution du pincement discal (p = 0,0002) et de l'ostéophytose antérieure (p = 0,04). Pour les auteurs, chez des patientes ostéoporotiques présentant une arthrose lombaire, le ranélate de strontium est donc capable de ralentir la progression de la maladie et de diminuer les douleurs qui lui sont liées.
Bruyère O et coll. « Positive effects of strontium ranelate on spine osteoarthritis progression ».
* Service de rhumatologie de l'hôpital Cochin, Paris, et département d'épidémiologie et de santé publique de l'université de Liège.
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