LE TEMPS passant, qui se souvient encore de Leon Bismark Beiderbecke, dit «Bix» ? Grégory Elbaz, notamment, qui a illustré cette bande dessinée (augmentée de 2 CD, comprenant des enregistrements allant de 1924 à 1930) consacrée à l'une de ces gloires éphémères qui ont peuplé l'histoire du jazz depuis sa création.
Bix Beiderbecke (1903-1931) fut vraisemblablement l'un des meilleurs cornettistes des années 1920, l'égal blanc d'un Satchmo, alors que le new orleans, le style Chicago et le dixieland, autrement dit le « vieux style » aujourd'hui, battaient la mesure. Leader des fameux Wolverines (1923), il s'associe un an après avec le saxophoniste Frank Trumbauer, dit « Tram », avant de rejoindre en 1926 le big band de Jean Goldkette, un chef d'orchestre né en France (Valenciennes ?) en 1899 et arrivé aux États-Unis avec ses parents en 1911, puis celui de Paul Whiteman (1927).
Soliste très inspiré à la sonorité vibrante et raffinée, Bix, qui effectuait de nombreuses tournées avant la Grande Dépression (1929), devait malheureusement tomber dans l'alcool avant de contracter une pneumonie qui lui sera fatale, faisant de lui une des premières légendes et un héros romanesque du jazz.
L'illustrateur Ruben Alvarez s'est, pour sa part, attaqué à un autre monstre sacré du jazz : Sonny Rollins. Son dessin s'attache aux années new-yorkaises alors que le futur « colosse du saxophone » se cherchait et effectuait de nombreuses « retraites », dont celle fameuse, du pont Williamsburg en 1959. Quant au choix des morceaux, il couvre la période 1951-1957, avec des tubes comme « St-Thomas » (1956) et des accompagnateurs prestigieux, comme Miles Davis, Max Roach, Art Blakey, Clifford Brown, Roy Haynes ou Thelonious Monk.
Enfin, le troisième volume de la collection de fin d'été, intitulé «les Zazous» (illustration d'Estelle Meyrand et, Rodolphe), s'intéresse aux années noires de la France, celles de l'Occupation. Malgré les difficultés, plusieurs grands jazzmen, du Quintette du Hot Club de France à Alix Combelle et Michel Warlop (violon), aux chanteurs Charles Trénet, Johnny Hess et à l'accordéoniste Gus Viseur, ont essayé de faire oublier la cruauté d'un monde et d'amuser une certaine jeunesse parisienne, d'où le terme « zazous » à la apparu fin 1940. Quant à la musique choisie, elle s'étale de 1938 à 1952.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature