F ELIX aime l'aventure et les femmes ; il ne peut résister à un joli sourire et, « parce que l'on meurt tous un jour de quelque chose », il n'utilise pas le préservatif ; heureusement, son chemin, dans une grande ville africaine, croise celui de Moussa, le chauffeur de taxi.
Moussa est le héros de sept films courts (4 minutes 25 secondes) destinés à la prévention du SIDA, particulièrement chez les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, réalisés à l'initiative du ministère de la Santé et du Comité français d'éducation pour la santé (CFES).
Les aventures de Moussa le Taximan résultent du vu exprimé par des acteurs de la lutte contre le SIDA, qui souhaitaient qu'on parle simplement de la prévention. Le personnage a été créé avec Souleymane Koly, artiste africain de renom et fondateur de l'ensemble Koteba d'Avignon, pour un feuilleton diffusé sur la radio Africa n° 1. Moussa est devenu très populaire, tant en France qu'en Afrique. Aussi a-t-il été décidé de mettre un visage sur la voix, celui de Bamba Bakari, le héros de « Bal poussière ».
Souleymane Koly a écrit les scénarios, Henri Duparc les a adaptés et filmés à Abidjan à l'automne dernier avec une équipe africaine. Avec pour objectif de livrer des messages précis sur les risques liés au VIH, mais aussi de divertir les téléspectateurs du continent africain et d'ailleurs.
Il y a sept films et autant de thèmes de prévention : la négociation du préservatif (aider les femmes à refuser un rapport sexuel plutôt que d'accepter un rapport à risque sans préservatif) ; l'éducation sexuelle dans la famille (nécessité pour les adolescents et les jeunes de trouver un interlocuteur pour parler de la sexualité) ; la médecine traditionnelle et la médecine occidentale (montrer l'importance d'être suivi par un médecin à l'hôpital sans rejeter les éventuels bénéfices de la médecine traditionnelle) ; le multipartenariat (le port du préservatif dès lors que l'on a plusieurs partenaires) ; les fausses croyances quant aux modes de transmission (le SIDA ne se transmet pas par les gestes de la vie quotidienne et il ne faut pas exclure les personnes atteintes) ; enceinte et séropositive (nécessité d'un suivi médical et d'une prise en compte du statut sérologique lors de l'accouchement) ; le dépistage et l'intérêt de connaître son statut sérologique (éviter de contaminer son partenaire et bénéficier d'un suivi médical).
Grâce à Moussa, formé à la prévention par un professeur de médecine dont il a été le chauffeur, on rencontre Félix, le dragueur ; la jeune Sally, à qui on n'a rien dit de la sexualité et de la contraception ; Koffi Lazare, le guérisseur ; Amy, la jeune fille responsable ; Marc, qui a parlé de sa séropositivité à la télévision ; Mama et Tina, qui attendent un bébé ; et des rappeurs.
Les films sont destinés aux télévisions qui souhaitent agir dans ce domaine ; on les verra bientôt sur Festival, puis sur TV5 Afrique, Canal France International... Ils sont aussi réunis sur une cassette vidéo pour les acteurs de terrain de la lutte contre le SIDA*.
La prévention du VIH en direction des migrants est une priorité des pouvoirs publics, rappelle le ministère : environ 15 % des cas de SIDA déclarés depuis le début de l'épidémie touchent des personnes d'origine étrangère vivant en France, alors qu'elles représentent moins de 6 % de la population.
* CFES, fax 01.41.33.33.90.
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